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Un jour, une chanson, “Lettre à mon Père”

Bonjour Yves, bonjour Noëlle, bonjour à tous,

Merci, Yves, pour cette belle conclusion de cet insolite et si bienvenu «calendrier de l’avant concert». Aucune autre chanson ne pouvait plus résonner en mon cœur que celle que vous avez choisie aujourd’hui.

Beaucoup d’entre nous ont eu (ou ont toujours…) des parents qui ont été marqués par la vie, par les traces que l’Histoire a laissé en se déroulant sous leurs yeux. Nous connaissons tous, ou avons connu, des proches taiseux qui ont traversé un conflit mondial (parfois deux, mais c’est beaucoup plus rare plus d’un siècle après l’armistice de 1918…) et le moins que l’on puisse dire, c’est que les traces laissées par les guerres sont souvent les plus profondes.

Comme vous, Yves, je suis heureuse d’avoir pu apporter des moments de fierté à mon Père, de lui avoir permis de penser que son passage sur cette Terre n’a pas été si mal réussi que cela. La scène que vous décrivez, dans cette chambre d’hôpital, je l’ai vécue quasiment à l’identique l’année dernière, avec la même fin.

C’est pour cela, aussi, que beaucoup d’entre nous aiment vos chansons, et pour être totalement franche, ont également pour vous une affection quasiment fraternelle : vous faites écho à nos silences, et votre voix, votre plume, en exprimant nos doutes, nos chagrins, nos joies, nos bonheurs, pallient notre incapacité à écrire de jolis vers en guise d’exorcisme à nos propres douleurs.

Vous nous remerciez de vous avoir accompagnés, mais n’est-ce pas plutôt à nous de vous remercier d’accompagner nos vies ?

Merci pour la «petite parcelle d’espoir qui nous ranime» distillée depuis cinquante ans.
À demain soir, mais en pensées seulement. Mon enveloppe physique sera à Bordeaux, mais mon esprit voyagera jusqu’à vous, et cela, personne ne pourra m’en empêcher…

Grosses Bises à Yves et Noëlle… À bientôt, sans aucun doute.

Hélène.

» Posted By Hélène On 1 novembre 2023 @ 11:01

Un jour, une chanson… “Une minute de silence”

Bonjour Yves, bonjour Noëlle, bonjour à tous,

Jamais «Une minute de silence» ne m’a semblée aussi nécessaire qu’en ce moment.

Le tumulte de notre quotidien, les informations plus sombres chaque jour qui nous enveloppent et bâillonnent nos espoirs pourraient bien finir par nous empêcher de rêver collectivement.

Alors posons-nous un moment, et tournons-nous ensemble vers ce monde plus beau, dans lequel tout était possible, que nous avions imaginé enfants. Il est grand temps de réanimer ce rêve.

Et tant que nous y sommes, revenons aux sources : le premier moment de silence de l’Histoire remonte à 1912, et dura… 10 minutes.

Silence.

À demain…

Grosses Bises à Yves et Noëlle…

Hélène.

» Posted By Hélène On 29 octobre 2023 @ 9:41

Un jour, une chanson.. “Un ami est parti”

Bonsoir Yves, bonsoir Noëlle, bonsoir à tous,

Claude Dejacques, pour moi, c’était un nom lu sur des pochettes d’album, un de ces noms dont on sait qu’ils ont contribué à l’éclosion d’un artiste mais que dont on identifie assez mal le rôle exact. La seule chose dont on est certain, c’est qu’il s’agit de l’un des rouages du processus de la création, et que certains de ces rouages sont essentiels.

Et puis un jour, il y a eu cette belle lettre, dans le courrier des lecteurs d’un «Paroles et Musiques» d’avril 1988, intitulée «Qui aime bien copie bien».

Elle était signée Claude Dejacques.

En réponse à un article de la revue consacré au plagiat, il y racontait quelques anecdotes et livrait quelques réflexions sur les sources d’inspiration qui deviennent inconscientes et conduisent certains à reproduire ce qu’ils ont aimé sans même s’en apercevoir.

Petit extrait :

«En trente ans, j’ai assisté nombre de fois à des querelles de pompage, par exemple celle du regretté Jean-Michel Caradec avec Yves Duteil. Yves avait raison : Jean-Michel avait pompé ; il avait mémorisé une mélodie et celle-ci était ressortie un jour sur le manche de sa guitare avec des mots nouveaux, sans qu’il en ait eu vraiment conscience tellement c’était flagrant. Alors pour calmer le jeu entre deux de ses sociétaires, la Sacem avait sorti une vingtaine de versions antérieures du même thème».

Et là, je me suis sentie soulagée…

J’avais cent fois écouté «La tendre image du bonheur», et cent fois écouté «Portsall». Je ne suis pas musicienne, mais tout de même, la similitude des deux mélodies m’avait frappée. Je me disais toujours que ce n’était qu’une impression, mais Claude Dejacques a ainsi simplement confirmé, sur le ton badin, que je n’avais pas d’hallucinations auditives. Ce que j’en retiens, malgré l’existence de multiples versions antérieures, c’est “Yves avait raison”. Eh oui, «La tendre image du bonheur» est sortie avant «Portsall»… donc nous savons qui des deux a influencé l’autre !

La version intégrale de cette lettre est un petit bijou, et on comprend mieux, dans le dernier paragraphe, quel est le rôle d’un directeur artistique.

Ce dernier extrait de sa missive explique peut-être beaucoup des destins de feuille morte de ceux qui n’ont cherché qu’à rester dans le vent en imitant ce qui avait déjà réussi à d’autres :

«Aussi terminerai-je par une boutade : dépassez votre modèle et construisez un chef d’œuvre, on ne vous dira rien. Sinon, ça peut faire très mal».

Beaucoup de directeurs artistiques actuels feraient bien de l’expliquer aux dizaines de clones qu’ils élèvent en batterie pour un usage de très courte durée…

Merci à cet ami parti d’avoir veillé sur vous, Yves. Nous lui sommes tous reconnaissants, même sans jamais avoir croisé son chemin.

À demain…

Grosses Bises à Yves et Noëlle…

Hélène.

» Posted By Hélène On 30 octobre 2023 @ 17:26

Un jour, une chanson… “Le bateau”, “Deux enfants du Tamil Nadu”

Bonsoir Yves, bonsoir Noëlle, bonsoir à tous,

S’il ne fallait retenir qu’une seule chose de ces deux chansons, ce serait sans nul doute le fait que nous vivons aujourd’hui dans un village planétaire.

Autrefois, quand un bateau partait si loin, il ne fallait pas compter avoir des nouvelles de ses passagers avant des semaines, voire des mois. C’était encore presque le cas quand ce fameux bateau est parti, avec, tout de même, déjà, le téléphone, le Fax.

Et puis avec le temps, la magie d’Internet, les nouvelles instantanées nous parviennent désormais en une fraction de seconde. Ce n’est plus si loin, Pondichéry, surtout quand on fait le bilan de ce qui s’y est construit pour le meilleur : cela devient plus concret, plus proche, plus vrai.

Ce que je retiens de cette belle aventure, c’est tout le bien que peuvent faire les hommes quand ils se mobilisent pour une cause qu’ils font commune. Cela donne un peu d’espoir.

C’est trop rare, et il y a tant de choses qui se passent chaque jour dans tous les recoins de notre village planétaire lancé à pleine vitesse dans l’immensité du cosmos…

À demain…

Grosses Bises à Yves et Noëlle…

Hélène.

» Posted By Hélène On 31 octobre 2023 @ 16:59

Un jour, une chanson,”La langue de chez nous”

Bonjour Yves, bonjour Noëlle, bonjour à tous,

Merci, Yves, de dévoiler ici ce beau texte à la mémoire de Félix Leclerc.

C’est en 1974, en entendant le merveilleux trio constitué par Félix Leclerc, Gilles Vigneault et Robert Charlebois interpréter «Quand les hommes vivront d’amour», que j’ai compris qu’on parlait Français au Québec. Jusque-là, même si on m’avait raconté les départs des colons Français vers le Nouveau-Monde, la vente de la Louisiane aux États-Unis par Napoléon, Robert Charlebois n’avait pas encore chanté «Cartier», et j’étais à peu près certaine que de l’autre côté de l’Atlantique, on ne parlait qu’Anglais…

Ce merveilleux trio, donc, m’a ouvert les yeux, et permis de découvrir le répertoire de Félix Leclerc, que j’avais jusque-là pris pour un Français dont je me demandais de quelle région provenait son drôle d’accent.

Et puis, un soir, sur France Inter, dans un «Pollen» de Jean-Louis Foulquier, nous avons entendu un texte qui n’avait pas encore vraiment de titre, et surtout pas encore de musique. C’était, bien sûr, «La langue de chez nous», simplement déclamée. Le silence qui a suivi sur l’antenne était éloquent : on tenait un truc d’une force incroyable.

En fait, la mélodie qui s’est posée sur ces mots était déjà dans le texte. On y retrouve le rythme propre des Alexandrins, et Brassens aurait pu s’en servir d’exemple pour son petit cours de mise en musique : «On ne peut pas mettre n’importe quelle musique sur n’importe quel texte, sinon, ça ne veut plus rien dire» avait-il expliqué dans «Le grand échiquier» en 1978.

«La langue de chez nous» a fait bien plus pour la langue Française que bien des actions officielles, des publications «de commande» en faveur de la francophonie, et si elle est devenue un véritable hymne au Québec, c’est sans doute parce que nos cousins d’outre-Atlantique sont bien plus conscients que nous de la fragilité de notre langue face aux assauts constants qu’elle subit jusque sur notre territoire. La «Dinosaure Latiniste» dont les oreilles saignent de plus en plus souvent en écoutant la radio vous en sera toujours reconnaissante…

Quant à ce texte dédié à Félix, peut-être, un jour, trouvera-t-il la musique idoine. Il suffira pour cela de suivre les bons préceptes de Tonton Georges.

A demain…

Grosses Bises à Yves et Noëlle…

Hélène.

» Posted By Hélène On 27 octobre 2023 @ 12:29

Un jour, une chanson… “Quelqu’un qui t’aime” (inédit)

Bonsoir Yves, bonsoir Noëlle, bonsoir à tous,

Ce «Loft Music», en 2019, était une merveille. Merci à tous ceux qui ont permis cette capture d’un moment fragile, un peu suspendu : grâce à eux, nous en avons gardé la trace dans l’Intégrale, et nous pouvons le revivre ici aujourd’hui en podcast.

En ces jours sombres, tempêtueux et graves, écouter cette belle adaptation a quelque chose d’apaisant, de rassérénant. Ce n’est au fond rien d’autre que les mots que nous avions besoin d’entendre à cet instant précis.

«You’ve got a friend» – «Quelqu’un qui t’aime»…

Merci…

Grosses Bises à Yves et Noëlle…

Hélène.

» Posted By Hélène On 24 octobre 2023 @ 17:08

Un jour, une chanson… “Madame Sévilla”

Bonjour Yves, bonjour Noëlle, bonjour à tous,

«Madame Sévilla» a valeur de témoignage.

Nous sommes aujourd’hui à un tournant aussi important que l’invention de la presse d’imprimerie à caractères mobiles par Gutenberg. À l’époque, en plein milieu du XVème siècle, les moines copistes se sont inquiétés de leur avenir : qu’allaient-ils devenir, si une machine était capable de reproduire les livres ? La suite nous a apporté la réponse : ils ont été orientés vers d’autres activités pendant que le savoir, désormais ouvert à tous et non plus réservé aux clercs, s’est démocratisé. Accéder à la connaissance est devenu plus aisé, et avec la lecture et le partage des idées, l’esprit critique s’est développé.

Mon quotidien fait de rencontres d’enseignants me conduit à entendre leur inquiétude actuelle, qu’ils expriment simplement : «À quoi servirons-nous, très bientôt, si un élève peut obtenir la réponse à une question en interrogeant l’Intelligence Artificielle ?». La question n’est pas anodine, puisqu’elle pose la question du rôle du Maître.

Autrefois détenteur du savoir, l’enseignant, ces dernières années, a peu à peu été déplacé dans sa posture, devenant insensiblement un accompagnateur vers la connaissance. C’est ce rôle-là qui, de nos jours, est prépondérant. Le savoir, la connaissance, sont à portée de clic. La compréhension, l’analyse, la réflexion ne peuvent se développer qu’accompagné. Celui qui ne rencontre pas le bon «Passeur» ne pourra pas progresser.

En filigrane, c’est ce versant-là du rôle du Maître d’École que l’on perçoit dans «Madame Sévilla».

À l’époque, les supports d’instruction étaient les livres, mais l’apprentissage du geste graphique relevait de l’accompagnement par l’instituteur. À l’époque, il n’y avait pas de calculatrices, mais si l’apprentissage des tables de multiplication n’était qu’un exercice de mémoire, la découverte du sens profond de la notion de multiplication ou de division était l’apanage de l’enseignant.

Les supports actuels sont radicalement différents. Tableaux interactifs, tablettes, calculatrices, ordinateurs, j’en passe et des meilleures, ne sont que des supports. Ce qui compte, au fond, c’est l’art du pédagogue. Imagine-t-on un seul instant enseigner l’Histoire en laissant l’élève seul face à un podcast qui ne livrerait qu’un seul point de vue ? Le professeur d’Histoire se doit d’initier le débat, d’ouvrir chacun à des idées autres que celles, toutes faites, qu’il a pu glaner sur la Toile, ou que son environnement familial et/ou sociétal lui a déjà pré-imprimé dans ses circuits neuronaux.

Ne cherchez pas plus loin la raison pour laquelle les enseignants sont malheureusement devenus des cibles pour les illuminés : il n’y a rien de plus dangereux pour eux que celui qui ouvre d’autres horizons aux prisonniers de l’ignorance.

De Madame Sévilla, cher Yves, vous avez gardé le souvenir de l’accompagnement bienveillant qu’elle a eu pour le garçonnet qui nous sourit en ouverture de ce post. Aucune machine n’aurait laissé cette empreinte.

A demain…

Grosses Bises à Yves et Noëlle…

Hélène.

» Posted By Hélène On 26 octobre 2023 @ 11:25

Un jour, une chanson…”Ma grammaire de l’impossible”

Bonjour Yves, bonjour Noëlle, bonjour à tous,

Que celui ou celle qui prétend avoir établi la liste exhaustive de tous les jeux de mots du répertoire d’Yves lève la main…

En équilibre instable sur le fil de la conversation, chaque mot déploie tous ses sens, et les Dieux de la grammaire savent que c’est une spécialité bien Française, pour chaque vocable, d’en avoir de multiples, mais à ce niveau-là, l’art de jongler avec les mots tient presque du funambulisme.

J’ai commencé à gratter chaque vers de vos chansons, cher Yves, en entendant pour la première fois «La musique est ma vie». C’était en octobre 1983, au Fémina, à Bordeaux : premier concert pour moi, qui ouvrirait une longue série. L’album n’était même pas encore sorti dans les bacs, mais j’ai retenu quelques vers à la première écoute : «J’apprenais les jeux interdits, le dos sur le sol elle en savait aussi», «Et j’aurai peut-être pour progéniture une portée de douze mesures» et «Moi tous mes enfants sont partis, ils s’appellent Octave, Anatole ou Rémi».

Il y avait bien sûr tout l’art subtil du calembour là-dedans, mais ce n’était que la partie visible de l’iceberg. Depuis, à chaque nouveauté, j’épluche le texte pour trouver le double-sens caché. En général, je ne suis pas déçue… Mais je me dis que j’ai bien dû en rater quelques-uns !

Grosses Bises à Yves et Noëlle…

Hélène.

» Posted By Hélène On 23 octobre 2023 @ 15:34

Un jour, une chanson… “Mon piano a cent ans”

Bonjour Yves, bonjour Noëlle, bonjour à tous,

Un piano, et plus largement un instrument de musique, sans doute plus que tout autre objet issu du génie humain, s’imprègne de l’histoire de ses possesseurs successifs, voire de l’Histoire tout court, avec un grand «H».

J’ai souri en entendant pour la première fois «Mon piano a cent ans». Il y a des fois où les étranges méandres cérébraux qui prennent le nom d’inspiration nous jouent des tours surprenants, et j’ai pensé à un certain autre piano auquel j’ai fait traverser l’espace et le temps, en le conduisant à l’autre bout de la galaxie.

Pour ceux qui connaissent l’aventure, cet autre piano qui n’a d’existence que dans un conte va bien…

«Nos objets nous regardent
Avec leurs souvenirs
Et pour peu qu’on s’attarde
A leur appartenir
Tous ceux qu’on a aimés
Reviennent autour de nous
On a le cœur serré
La gorge qui se noue.»

Grosses Bises à Yves et Noëlle…

Hélène.

» Posted By Hélène On 22 octobre 2023 @ 11:15

Un jour, une chanson… “Tu m’envoles”

Bonjour Yves, bonjour Noëlle, bonjour à tous,

Je ne connais la Corse qu’à travers quelques récits de Prosper Mérimée et toutes les chansons citées dans le podcast… Et fort justement, ces chansons sont tellement évocatrices qu’en les entendant, je perçois les odeurs du maquis au détour d’un accord, entre deux vers.

Et quand j’y réfléchis, il y a de quoi se demander d’où sortent ces odeurs que je ne connais pas. Le fonctionnement cérébral est merveilleux : nous ne maîtrisons pas les associations d’idées inconscientes qu’il est capable de réaliser. C’est ainsi que j’ai compris, il y a peu de temps, ce le GR20, dans mon esprit, a les habits d’un sentier de montagne perdu dans les environs de Vila Real, dans le Nord du Portugal, et que le ciel étoilé de Corse a pour moi la profondeur de celui de la Serra da Estrela, où j’ai découvert, pour la première fois, la Voie Lactée.

Un jour, j’irai voir la Corse de près, en vrai, c’est sûr, et je ne m’y perdrai sans doute pas, guidée par toutes les petites balises que «Tu m’envoles» a laissé dans mon GPS interne…

Grosses Bises à Yves et Noëlle…

Hélène.

» Posted By Hélène On 21 octobre 2023 @ 11:59

Un jour, une chanson, “Pour les enfants du monde entier”

Bonjour Yves, bonjour Noëlle, bonjour à tous,

Quand j’entends cette chanson, je repense toujours à cette journée «Album Première» sur RTL, lors de la sortie du 33 tours en 1987. Les auditeurs de la station l’on découvert à raison d’une chanson par heure, toute la journée, juste après le journal, et le point d’orgues de l’événement, c’était «Casino Parade».

«Pour les enfants du monde entier» avait ouvert le bal en matinée. À la première écoute, on sentait, dans le ton de l’animateur qui devait enchaîner derrière, qu’il y avait quelque chose de spécial dans cette chanson, juste parce qu’il y avait eu un petit «blanc» avant qu’il reprenne la parole. Et puis, vint «Casino Parade». Normal. En vrai bateleur, Fabrice était là est mettre l’ambiance, et tout commença fort bien… Jusqu’au moment où il dut reprendre le micro après cette chanson. Il avait une drôle de voix, et son éternel acolyte l’interpella sur le ton de la plaisanterie : «C’est bizarre, vous avez les yeux mouillés». Magnifique réponse dudit Fabrice : «Mais c’est de sa faute, aussi ! T’as pas honte, Yves, de faire des chansons comme ça, qui me feraient pleurer ?». Éclat de rire général et confirmation de l’impression première : il y a vraiment quelque chose d’universel et de particulier dans cette chanson.

Eh bien non, Yves, il n’y a pas à avoir honte d’écrire des chansons qui nous émeuvent, qui nous touchent, et nous font prendre conscience de l’iniquité du monde dans lequel nous évoluons.

Bien au contraire : Merci !

Grosses Bises à Yves et Noëlle…

Hélène.

» Posted By Hélène On 21 octobre 2023 @ 12:02

Un jour, une chanson… “Les savants les poètes et les fous”

Bonjour Yves, bonjour Noëlle, bonjour à tous,

«Je suis toujours surpris par les coïncidences». Ces mots ne sont pas extraits de la chanson du jour, mais ils sont parfaitement adaptés à la situation…

Quand j’ai entendu «Les savants, les poètes et les fous» pour la première fois, j’ai aussitôt pensé à tous ceux qui répondaient d’une façon ou d’une autre à cette jolie description et qui ont balisé mon parcours d’étudiante en sciences. Bien sûr, il y avait parmi eux pas mal de mes profs de Fac favoris, qui, bizarrement, pouvaient presque tous cumuler au moins deux de ces qualificatifs. J’ai aussi pensé à quelques journalistes scientifiques, qui m’ont donné envie d’en savoir plus avant que je ne fasse vraiment un seul pas dans le monde des sciences. Il y avait aussi un certain poète sans l’accompagnement musical duquel je n’ai jamais su travailler ou réviser de façon efficace. Et puis il y avait toute une cohorte de véritables scientifiques, merveilleux vulgarisateurs, dont Carl Sagan et Hubert Reeves.

Comme ma mémoire est assez bonne, à la première écoute de cette chanson, dès sa sortie dans les bacs des disquaires, le savoureux dialogue entendu dans ce «Trajectoires» du 31 décembre 1983 s’est imposé dans mon esprit. N’avions-nous pas réuni là, sur les ondes de France Inter, le fameux trio ? Inutile de préciser qui était le savant, et qui était le poète, mais j’ai eu un instant l’idée que Laurent Broomhead, avec ses airs de lutin un peu déjanté de l’époque, pouvait fort bien incarner le fou pour avoir eu l’audace de proposer des émissions de vulgarisation scientifique à une heure de grande écoute…

La disparition d’Hubert Reeves a réactivé ce souvenir. Alors j’ai cherché dans mes cassettes, retrouvé l’enregistrement, et je n’ai pas résisté à l’envie de numériser cette belle rencontre pour la partager. J’ignorais encore que ce podcast se préparait.

Il y a parfois des coïncidences, des convergences surprenantes. Celle qui a réuni nos pensées autour d’Hubert Reeves en est une, et je suis heureuse d’avoir pu, bien modestement, contribuer au podcast du jour…

À suivre.

Grosses Bises à Yves et Noëlle…

Hélène.

» Posted By Hélène On 17 octobre 2023 @ 11:24

Un jour, une chanson… “Le tango du chocolat”

Bonjour Yves, bonjour Noëlle, bonjour à tous,

Combien ai-je râlé, après une furtive découverte de ce tango à la gloire du chocolat, de l’avoir vu disparaître du blog… Il n’était pas resté longtemps en ligne, mais une ou deux écoutes m’avaient suffi pour l’adopter. Et puis, patatras : il n’avait même pas trouvé place sur l’album… La chocolique assumée en a été meurtrie. Comment ? Pas de place pour le chocolat ? Mais on trouve toujours une place pour du chocolat !

Fort heureusement, voici ce titre velouté enfin réhabilité, bien présent dans l’Intégrale, et de retour sur le Blog…

On dit qu’une pomme par jour éloigne le médecin. Pour ce qui me concerne, sans ma dose quotidienne de chocolat bien noir, je risque la migraine. Certains esprits pervers diront que c’est une conséquence d’une longue addiction, et qu’il me faudrait envisager un sevrage progressif. Et puis quoi, encore ?

C’est définitif, je ne me soignerai pas, je resterai accro, et ce «Tango du chocolat» à valeur d’hymne pour tous les addicts !

D’ailleurs, le placard me fait de l’œil depuis un moment. À demain…

Grosses Bises à Yves et Noëlle…

Hélène.

» Posted By Hélène On 28 octobre 2023 @ 13:41

Un jour, une chanson… “Le trésor de l’arc-en-ciel”

Bonsoir Yves, bonsoir Noëlle, bonsoir à tous,

Comme EmmA et Nicole, je suis très sensible à l’idée que le témoignage d’une amitié puisse se concrétiser sous la forme d’un petit morceau de crayon. Comme EmmA, toujours, je garde le souvenir attendri de ces génériques d’ouverture des programmes d’Antenne 2, mais cela veut sans doute surtout dire que nous sommes d’une génération qui a connu une époque où la télévision était dotée d’une mire fort utile aux réparateurs après l’arrêt des programmes…

Quand j’entends parler si bien de ces liens d’amitié, je revois une photo publiée par Télé-7-jours en 1988, en illustration d’un article dédié au parrain du festival de cinéma de Porto-Vecchio. Dois-je citer ici le nom de ce célèbre parrain qui posait, tout sourire, attablé auprès du grand Folon ? Les deux pailles trempant dans le même grand verre encore à demi-rempli d’un cocktail aux strates colorées comme un dessin dudit Folon permettaient de mesurer l’amicale complicité.

La fidélité en amitié par-delà le temps est une vertu essentielle, pour ne pas dire cardinale.

À demain…

Grosses Bises à Yves et Noëlle…

Hélène.

» Posted By Hélène On 19 octobre 2023 @ 18:23

Un jour, une chanson… “La chanson des Justes”

Bonjour Yves, bonjour Noëlle, bonjour à tous,

Février 2012, petit moment de grâce dans la banlieue Bordelaise.

En petit comité, juste avant un concert donné ce soir-là, nous entendons pour la première fois l’histoire de la genèse de «La chanson des Justes», des mois en amont de la naissance officielle de l’album. Étrange impression d’avoir en quelque sorte accédé à une forme de privilège : celui de connaître quelques rouages du moteur de la création.

À la sortie de l’album, je n’ai pas écouté cette chanson de la même oreille que toutes les autres… et j’y ai décelé quelques accords qui faisaient écho à la musique du film. Aujourd’hui, à l’écoute de la maquette initiale, j’ai la certitude que la version que nous connaissions jusqu’à ce jour est la meilleure, comme si elle contenait un petit supplément d’âme.

Serait-ce la preuve ultime que d’un obstacle opposé à l’artiste, surgit parfois le meilleur, pour peu qu’il décide de le vaincre ?

Grosses Bises à Yves et Noëlle…

Hélène.

» Posted By Hélène On 18 octobre 2023 @ 11:52

Un jour, une chanson…”Dreyfus”

Bonjour Yves, bonjour Noëlle, bonjour à tous,

Mardi 4 octobre 1983, au lendemain d’un concert à guichets fermés au Fémina, à Bordeaux, FR3 Aquitaine avait déployé les grands moyens, pour une belle émission de presque une heure, où deux invités prestigieux devaient venir nous parler de leur actualité, ou de l’actualité au sens plus large du terme. Évidemment, il n’y avait à l’époque guère d’annonce des programmes, même dans notre quotidien régional, mais j’ai toujours eu un flair de limier, donc, exceptionnellement, j’ai décidé de regarder ce mini-débat. Je n’ai pas été déçue.

Pari gagné : Yves, vous étiez sur le plateau, et en direct, qui plus est, puisque, dans les années 80, le direct était de mise pour ces émissions régionales. Autre invité ce jour-là, et non des moindres : Robert Badinter, alors Garde des Sceaux.

L’actualité était fort riche, entre les policiers qui, quelques mois plus tôt, avaient manifesté contre le «laxisme» de la justice (déjà !…) et la «percée» du FN au premier tour d’une municipale partielle à Dreux, donc Robert Badinter avait à répondre à pas mal de questions qui n’avaient rien de légères. Ma première pensée avait alors été, «Mon Dieu, heureusement, côté musical, ce sera plus serein…»

Effectivement, nous avions eu droit à une jolie prestation en direct sur «Ca n’est pas c’qu’on fait qui compte», ce qui m’a sur le moment semblé normal puisque «La statue d’Ivoire» n’était pas encore en vente dans les bacs. Évidemment, la parution imminente de l’album avait tout de même fait l’objet de quelques questions des journalistes, mais ce n’est pas vraiment ce qui a attiré l’attention de ma Maman.

Grande spécialiste en décodage de regards, elle m’a immédiatement dit «Observe comment Yves regarde Badinter tout en chantant. Il y a un truc qu’on ignore derrière tout ça». Il faut avouer que le regard de «killer» était de sortie…

Le débat qui suivit fut passionnant, mi-historique, mi-philosophique, tournant autour des erreurs judiciaires, des effets de manches dans les tribunaux, des «bons mots du procureur» , avec, en permanence, ce fameux regard, franc, direct, qui en disait long sans en avoir l’air, et, impossible de ne pas le remarquer, que le Garde des Sceaux avait un peu de mal à soutenir longtemps.

À la fin de l’émission, toujours perspicace, ma Maman m’a dit : «Cette chanson en cache une autre, qui viendra plus tard. Un jour, sans doute, nous saurons pourquoi il a cette sensibilité vis-à-vis de l’injustice, mais nous le saurons en chanson, parce qu’il n’a pas l’air disposé à en parler directement».

Avoir la mémoire longue est paraît-il en partie héréditaire. En 1997, à la première écoute de «Dreyfus», nous avons instantanément compris. Sentence de ma Maman : «C’était donc ça, qu’il y avait derrière son échange avec Badinter. Je savais bien qu’il y avait un truc».

Voilà pourquoi, dans mon esprit, «Dreyfus» est le prolongement sérieux du très léger «Ça n’est pas c’qu’on fait qui compte», qui déblaya le chemin en 1981…

A demain…

Grosses Bises à Yves et Noëlle…

Hélène.

» Posted By Hélène On 25 octobre 2023 @ 10:37

Un jour, une chanson…” Vivre sans vivre” en duo avec Bïa

Bonjour Yves, bonjour Noëlle, bonjour à tous,

Impressions sur la chanson du jour, suite.

«Samba em preludio» en version Française… Rien ne pouvait viser aussi bien mon cœur : j’ai tant de fois entendu la version originale en imaginant qu’un parolier, un jour, en ferait une fidèle adaptation dans notre langue que la découverte de ce duo avec Bïa m’a convaincue de croire en mes rêves…

Magnifique duo, vu en direct, en vrai, sur la scène de la Coupole, à Saint Loubès, en mai 2003. Sublime et touchant.

Quelques mois plus tard, au Casino de Bordeaux, dernier concert en compagnie de ma maman. Ce soir-là, un beau cadeau : «Corcovado», en version originale. Pour ceux d’entre vous qui ne l’ont jamais entendu, chers amis du «Blog à part», sachez qu’à en croire ma maman lusophone de naissance, Yves s’en sort très bien aussi en Portugais…

De «Tu verras», libre adaptation de Nougaro de «O que sera», de Chico Buarque, aux «Eaux de Mars» version Moustakienne de l’œuvre de Jobim, les versions Françaises des chansons Brésiliennes ont toujours fait partie de la bande originale de ma vie. Merci d’y avoir ajouté «Vivre sans vivre» qui y a toute sa place.

À suivre.

Beijinhos à Yves et Noëlle…

Hélène.

» Posted By Hélène On 15 octobre 2023 @ 12:29

3 – Un jour, une chanson… “Il me manquait toujours”, et “Soirées de Princes”

Bonjour Yves, bonjour Noëlle, bonjour à tous,

Impressions sur la chanson du jour, suite.

Peu entendue sur les ondes à l’époque, «Il me manquait toujours» n’est parvenue à mes oreilles qu’en 1981, lorsque j’ai commencé à acheter les albums, ou plutôt lorsque l’achat d’un album par mes parents (cela coûtait cher à l’époque…) a commencé à coller au rythme de mes bons résultats trimestriels…

Vraie découverte pour moi, du fait que chacun de nous suit une forme de quête, et que quoi que nous fassions, il peut nous manquer toujours quelque chose bien que nous ne manquions de rien si nous passons à côté de l’essentiel.

46 ans plus tard, cette chanson garde tout son sens, et tous ceux qui se brûlent les ailes en courant après les paillettes du succès trop souvent éphémère feraient bien d’en apprendre les paroles.

À suivre.

Grosses Bises à Yves et Noëlle…

Hélène.

» Posted By Hélène On 14 octobre 2023 @ 16:56

Un jour, une chanson… “Le bûcheron”…

Bonjour Yves, bonjour Noëlle, bonjour à tous,

Impressions sur la chanson du jour, suite.

Petite fille, j’ai découvert avec intérêt les grumes (nos amis Québécois diraient «billes») de bois exotique qui attendaient d’être soulevées par une gigantesque grue du port de Bordeaux. Il m’arrivait de me demander quel allait être l’avenir de ces énormes troncs arrivés dans notre ville par bateau qui en repartaient empilés sur de gros camions, ou étaient parfois chargés sur des wagons acheminés nuitamment depuis le port sur les rails de fret qui subsistaient encore à ce moment.

«Le bûcheron» a en partie répondu à cette question. Ce n’étaient pas seulement des «arbres morts», comme pourraient le reprocher certains, dont il nous faudrait pleurer l’abattage, mais la matière première d’artisans, qu’ils soient ébénistes, luthiers, charpentiers, et j’en passe, qui allaient les métamorphoser en objets utiles ou artistiques, et parfois les deux…

À deux pas de l’ancien site de stockage provisoire de ces grumes, il y a aujourd’hui un luthier installé sur les quais de Bordeaux. Un vrai clin d’œil de l’Histoire de notre ville à cette chanson qui nous rappelle l’étrangeté du destin individuel, que ce soit celui d’un arbre ou celui d’un humain.

À suivre.

Grosses Bises à Yves et Noëlle…

Hélène.

» Posted By Hélène On 17 octobre 2023 @ 14:50

2 – Un jour, une chanson… “Tarentelle”

Bonjour Yves, bonjour Noëlle, bonjour à tous,

Impressions sur la chanson du jour, suite.

Cette fichue «Tarentelle», bizarrement surgie de nulle part comme un ovni en plein milieu de la vague disco qui commençait à fondre sur les émissions de variétés télévisées avait de quoi étonner.

Il y avait quelque chose de joyeux là-dedans, de léger, un petit quelque chose qui forçait le sourire, comme une chanson sans rime ni raison, mais de façon assez étonnante, dans mon esprit en construction (j’approchais de mes 14 ans) je l’ai assimilée à la mélodie sautillante qui faisait office de générique au «Pinocchio» de Luigi Comencini. Évidemment, j’avais tout faux, ou presque, le seul point commun étant l’origine transalpine de la danse éponyme.

J’avais cependant bien compris qu’il y avait une référence culturelle, une vague notion de tradition dans cette histoire, et sur l’écran de mon cinéma intérieur, les danseuses portaient le célèbre costume à 7 jupons des femmes de pécheurs de Nazaré découvert quelques mois auparavant. Mélange des cultures, l’Europe avant l’Europe : nous n’étions encore que 9 autour de la table, mais cela ne dérangeait pas mon imagination.

Au fond, ces danses-là sont universelles…

À suivre.

Grosses Bises à Yves et Noëlle…

Hélène.

» Posted By Hélène On 14 octobre 2023 @ 16:56

1- Un jour, une chanson… “Virages”

Bonjour Yves, bonjour Noëlle, bonjour à tous,

Quelle belle idée que ces podcasts quotidiens qui vont rythmer nos jours et ensoleiller nos cœurs juste au moment où l’automne semble enfin se décider à frapper à nos portes.

Nous allons être fort nombreux, sans aucun doute, à venir chercher à la source le récit des origines de chaque chanson qui nous sera proposée. La petite dose de bonheur en plus, c’est d’entendre le texte dit d’une voix familière, de celle que nous entendons dans notre tête en lisant «Chemins d’écriture»…

J’ai pris ces podcasts, si simplement offerts ici, comme une invitation, après avoir entendu la genèse d’une chanson, à donner ici le récit de la façon dont nous l’avons découverte, ou bien tout simplement l’expression de ce que ces paroles «écrites pour qu’elles s’envolent» font résonner en nous en termes de souvenirs.

J’essaierai donc de tenir le rythme au mieux, bien que je sois déjà en retard de deux ou trois longueurs, en vous livrant quasi quotidiennement la façon dont la chanson du jour résonne en moi.

Mon premier souvenir de «Virages», c’est celui du son du petit poste de radio qui accompagnait ma maman dans ses travaux de couture ou de tricot. En général, elle écoutait les émissions de France Inter à un niveau raisonnable, mais dès que «Virages» pointait une note sur l’antenne, le volume grimpait soudain de façon extraordinaire, à tel point que je l’entendais depuis l’autre bout du couloir qui séparait les chambres.

J’avais presque 8 ans, et tout ce que j’avais compris, c’était que rouler de nuit, dans le brouillard, sur une route sinueuse, ce n’était pas si simple. Par contre, je n’avais pas bien intégré la notion de «virage qui te plaque à moi»… Comme je n’ai jamais aimé rester sur une question sans réponse, j’ai cherché, et découvert dans l’encyclopédie les notions de forces centrifuge et centripète. Premier contact avec les sciences physiques…

Quelques mois plus tard, «Virages» passait toujours épisodiquement sur l’antenne de France Inter, puisque, à cette époque-là, la programmation n’était pas dictée par les maisons de disques, mais portait la patte de celui ou celle qui assumait cette responsabilité dans la station. Il faut croire que cette chanson avait plu puisque nous l’avons retrouvée, toujours sur le même petit poste de radio (la voiture n’avait pas d’autoradio…) sur le chemin de nos premières vacances au Portugal. Nous étions partis fort tôt, encore dans la nuit, et avions pris le chemin des écoliers du côté des Pyrénées, histoire de voir le fameux col de Roncevaux. Là, dans la matinée, «Virages» surgit soudain juste au moment où nous nous traînions sur la nationale, suivant péniblement le convoi (fort long…) du cirque Pinder qui partait se produire en Espagne et serpentait dans les lacets. J’entends encore mon père s’exclamer, au bord du rire, «Un virage à droite, un peu sec, qui te plaque à moi… Eh bien ce n’est pas à la vitesse où nous tournons que ça risque d’arriver ! ».

À suivre.

Grosses Bises à Yves et Noëlle…

Hélène.

» Posted By Hélène On 14 octobre 2023 @ 16:55

“Chemin d’écriture” une tournée, deux intégrales et un concert…

Bonjour Yves, bonjour Noëlle, bonjour à tous,

Quelle chance ont eue nos amis/cousins Québécois, et surtout, quelle belle marque de reconnaissance, d’amitié, presque d’amour, accordée à votre talent, Yves…

Vous avez un jour écrit à l’intention de Noëlle «J’ignorais que c’était ma vie, j’ignorais, mais j’avais envie de chanter pour que tu sois fière de m’avoir choisi». Comme toutes les chansons les plus intimes qui trouvent une résonance plus personnelle dans l’esprit de ceux qui les entendent, ces deux vers trouvent un écho dans le cœur de tous ceux qui ont su déceler votre talent bien avant qu’il n’atteigne son apogée.

Nous aussi, nous sommes fiers de vous avoir choisi ; d’avoir un jour embarqué dans l’univers d’un jeune homme un peu timide qui nous chantait si bien les allitérations d’un lilas et rendait presque palpable, odorante, l’encre des mots qu’un vieil homme tombé sur l’Écritoire avait tracés toute sa vie. Nous avions le choix, en ce temps-là : le bon vieux rock était toujours d’actualité, le disco commençait à pointer son nez, et surtout, une vague de nouveaux auteurs-compositeurs -interprètes émergeait, pour ceux qui préféraient les accords des guitares sèches, les belles mélodies et les jolis mots de la langue Française. Il y avait du beau monde : Caradec, Le Forestier, Souchon, Jonasz, Chatel et j’en passe… On pouvait tous les apprécier, mais, c’est humain, il s’en trouve toujours un pour remporter la première place. Je ne pense pas avoir besoin de donner ici plus d’explication sur l’identité du vainqueur dans mon palmarès personnel.

Ce qui est assez remarquable, d’ailleurs, c’est que hormis quelques disparitions prématurées, la majorité de ceux qui ont constitué cette belle vague est toujours productive. Finalement, nous avons de la chance : il n’y a pas de date de péremption au talent, et ce qui est encore plus beau, c’est de pouvoir en faire le constat à l’écoute, à la lecture de cette intégrale (provisoire, n’est-ce pas ?) que nous découvrirons bientôt.

Il y a quelque chose de séduisant dans l’idée de bientôt (re)découvrir des pièces rares, quelques véritables incunables, et pas mal d’enregistrements publics glanés au fil des concerts. Ce qui serait intéressant, d’ailleurs, ce serait d’avoir le détail des lieux où ont été enregistrées ces pièces. J’espère que la mention figurera sur le livret. Mais je m’égare… Revenons au cœur du sujet, et au bonheur d’enfin voir «Le tango du chocolat» trouver la place qu’il méritait depuis toujours, et surtout au plaisir de découvrir quelques inédits dont la liste est plus qu’alléchante.

Le mois de mai s’annonce beau. Il pourra pleuvoir à verse, les nuages de toutes sortes pourront s’accumuler sur nos têtes, entre rumeurs de guerre, catastrophes, menaces qui grondent (merci à Daniel Lavoie pour l’emprunt…) nous allons collectionner les bonheurs, les occasions d’oublier tout ce qui nous englue dans la noirceur, et rien que pour ça… du fond du cœur, merci d’avance pour la magie de ces instants encore à venir !

Je l’ai déjà souvent écrit ici, l’attente a en général le goût de ce bonheur futur. Ce sera le cas encore une fois… À très vite, je n’en doute pas une seconde, pour une jolie campagne médiatique qui rythmera fort opportunément cette attente.

Bon dimanche à tous,

Grosses Bises à Yves et Noëlle…

Hélène.

» Posted By Hélène On 23 avril 2023 @ 13:45

Rêver 2022…

Bonjour Yves, bonjour Noëlle, bonjour à tous,

Écrire ensemble 2022… Le défi est formidable, non pas au sens de prodigieux ou extraordinaire, mais plutôt en référence à l’étymologie latine du mot, «formidabilis», qui ne signifie rien d’autre que «redoutable».

Ce qui est redoutable, dans l’affaire, c’est à la fois la difficulté de la chose, mais aussi la responsabilité qu’implique cette écriture : il est rare que l’ampleur d’une tâche soit si subtilement rassemblée en si peu de mots.

Écrire ensemble 2022, c’est mesurer chaque souhait que l’on peut formuler, c’est s’interroger, avant de tout mettre en œuvre pour le réaliser, sur l’impact qu’il pourrait avoir sur autrui, s’il était exaucé. Écrire ensemble 2022, c’est se souvenir qu’il n’existe pas de geste anodin, c’est réfléchir à la multiplicité des chemins qui s’offrent à nous et penser aux routes que pourrait fermer une option inconséquente. Écrire ensemble 2022, c’est penser le futur proche, avec l’envie de voir toute l’intelligence de l’espèce humaine prendre le pas sur ses réflexes ancestraux, pour ne pas dire animaux.

Vaste programme, mais qui a au moins le mérite de mettre en perspective l’idée subtile de cette responsabilité collective, dont l’importance échappe sans doute encore à certains, qui pensent qu’ils sont si peu de chose que leur voix ne compte pas. Certes, un humain n’est rien à l’échelle de l’Univers, coincé entre les deux infinis joliment décrits par Pascal, mais il jouit malgré tout d’une capacité de nuire à ses congénères ou d’illuminer leur route, selon les choix qu’il opère. C’est à peu près la seule marge d’action dont il dispose, mais elle est énorme si on la ramène à notre dimension perceptible.

Alors oui, mille fois oui, Yves, écrivons ensemble ce chapitre de l’Histoire. Vous y apporterez le regard du poète, accompagnerez nos jours en musique, et les chansons qui jalonneront notre route tout au long de l’année nous aideront à écrire au jour le jour le paragraphe suivant.

Cette œuvre collective, construite autour de nos pensées réunies, ne sera évidemment pas le best-seller de l’année, mais si le chemin que nous aurons pavé ensemble peut faciliter la route de ceux qui viendront ensuite, ce sera déjà un succès.

Si je ne devais formuler ici qu’un seul vœu pour 2022, ce serait celui de voir notre horizon s’éclaircir, jusqu’à nous permettre de nous retrouver un beau jour pour un spectacle grandiose qui célèbrera cinquante années d’une carrière sans fausse note.

Ce sera un grand et beau jour. Je n’emploie plus le conditionnel, finalement, c’est une certitude.

Très belle année à tous,

Grosses bises à Yves et Noëlle.

Hélène.

» Posted By Hélène On 9 janvier 2022 @ 12:13

“Chemins de liberté”, le livre… et les chansons du livre.

Bonjour Yves, bonjour Noëlle, bonjour à tous,

Il m’aura donc fallu une bonne semaine pour mettre en ordre tous les mots qui me trottaient dans la tête en sortant du centre culturel de Captieux…

Cette soirée-là restera longtemps dans les mémoires comme une première petite bulle de liberté après presque 20 mois de restrictions. Le 1er février 2020, mon dernier spectacle vivant «avant pandémie» était le vôtre, Yves, à Ribérac ; celui qui m’a démasquée pour un soir était encore le vôtre, le 9 octobre dernier, à Captieux. Il y a plus qu’un symbole dans cette coïncidence qui n’en est pas vraiment une : celui avait fermé les lumières dans l’attente de jours meilleurs les a rallumées, et de quelle manière…

Au fin fond des Landes Girondines, on ne peut pas tricher. Le public est simple et vrai, et il n’attend rien d’autre que l’expression du talent de l’artiste. Par ici, on se moque bien des strass, des plumes, de l’enrobage et surtout, par dessus tout, on se méfie des emballages trop brillants qui cachent des contrefaçons. De l’authentique, disait Marcel Pagnol, rien que de l’authentique, c’est ce que l’on recherche, à la frontière entre le Lot & Garonne et les Landes, et si l’on balance un peu, dans le coin, c’est entre le chêne et le pin, pas entre les paillettes et la discrétion. Fidèle à vous-même, Yves, vous n’avez pas triché, et le public a embarqué.

Ce que vous nous avez offert ce soir-là était libératoire. Deux belles heures de musique, de tendresse et d’humanité. Comme une parenthèse dans un monde en perpétuel mouvement ; l’occasion de se poser, de se détendre, et d’en profiter pour se détacher un moment de ces torrents de haine et d’impulsivité qui tentent de submerger ceux qui se refusent à y céder. Toute l’intelligence du spectacle consiste justement à nous rappeler, par petites touches, l’air de rien, qu’on gagne bien davantage à poser sur autrui un regard lumineux que de le condamner d’avance.

Le plus beau, dans tout cela, Yves, c’était la lumière dans vos yeux. Il suffisait d’y prêter attention pour comprendre que le manque ressenti par le public pendant des mois, à peine compensé par la musique de conserve (CD, DVD, etc…) n’était rien en comparaison de votre frustration de n’avoir pu sentir «en vrai» une salle respirer, soupirer, murmurer en reconnaissant un titre ou s’émerveiller en découvrant un morceau moins renommé.

Les plus fidèles sont toujours présents, et c’est ce qui compte le plus, en définitive, comme une forme de garantie : l’artiste dans sa maturité n’a pas trahi le jeune homme un peu timide qui a éveillé leur intérêt cinquante ans plus tôt. Ce n’est pas seulement une question de chance, ni le fait du hasard.

Bon dimanche à tous,

Grosses bises à Yves et Noëlle… et à bientôt.

Hélène.

» Posted By Hélène On 17 octobre 2021 @ 13:28

Respirer nos retrouvailles…

Bonjour Yves, bonjour Noëlle, bonjour à tous,

Chaque jour, je lis, au hasard de mes pérégrinations virtuelles, la forte impatience qui parfois vire à l’exigence (pour ne pas dire au caprice) de celles et ceux qui voudraient, là, tout de suite, immédiatement et sans attendre, un concert désincarné de tel ou tel artiste qui n’a pas encore décidé de se donner en spectacle sur la toile.

Quand je vois passer ce genre de demande insistante, presque impérieuse, ma première réaction est simplement de mesurer ce que la fermeture des salles de spectacle engendre de frustration parmi ceux qui se trouvent côté face du rideau rouge. Mais en y réfléchissant bien, une autre question me vient à l’esprit : ceux qui sont en manque de concerts se rendent-ils bien compte de l’état d’esprit de ceux qui, d’habitude, sont du côté pile du rideau rouge et n’ont pas pu monter sur scène depuis des mois ? Je n’en suis pas si certaine.

Se produire en concert n’est pas un acte anodin. Si c’était le cas, pour quelle raison certains se contenteraient-ils de bâtir une carrière sur des tubes radiophoniques sans jamais mettre l’orteil sur une scène ? Ne me demandez pas de citer des noms, ce ne serait pas très charitable, mais bon nombre me viennent immédiatement à l’esprit… Oser porter son art sur scène, c’est, au sens propre du terme, «se donner en spectacle». J’ai volontairement choisi cette expression du fait de son double sens péjoratif qui permet de comprendre que l’acte de se produire en concert, c’est aussi se soumettre volontairement au jugement d’autrui, tout en sachant que ce retour sera immédiat, sans filtre, parce qu’on ressent en direct ce qui se passe dans la salle.

Alors, d’un côté, nous avons l’industrie du disque, dont les salariés, soumis à quelques obligations de rentabilité par ceux qui les dirigent (souvent plus pour l’appât du gain que pour l’amour de l’art…) vont gentiment s’exécuter quand leur maison de disques va les presser pour qu’ils se produisent dans un lieu vide, avec pour seul public des caméras diffusant leur prestation sur la toile. Que ceux qui s’imaginent que l’initiative est purement philanthropique sachent qu’il n’en est rien, et qu’il s’agit juste d’assurer la promotion du dernier album de l’artiste concerné qui, sans vitrine, ne se vendrait pas. Quand l’affiche est alléchante, une grande station de radio s’associe à l’affaire, et le tour est joué, le coût de l’opération est rentabilisé d’avance, si de plus les droits d’entrée sur la toile se vendent bien, on pourra même espérer quelque juteux bénéfice.

De l’autre côté, il y a les artisans. Ceux qui ont toute liberté dans leurs choix artistiques, mais qui, de plus, assument tous les coûts et prennent tous les risques. Pour eux, pas de grande promotion médiatique annonçant, à grand renfort de trompettes emphatiques et de jingles radio, leur prestation en préparation aussitôt qualifiée de «magique» dans le contexte actuel de privation scénique. Ceux-ci sont faciles à reconnaître : quand ils se décident à nous offrir quelques notes sur la toile, ce sera en toute simplicité, sans fard et sans battage médiatique, mais aussi sans recours à toute une équipe technique. Pour résumer, et passez-moi l’expression, «à poils devant la caméra». La chose est possible pour une petite chanson, pour un petit message, pour un petit cours de guitare à distance, pour une petite minute quotidienne de divertissement ou un clin d’œil de temps en temps, mais certainement pas pour un concert intégral qui nécessite une mise en œuvre technique complexe et coûteuse. Pour celui qui se soucie un tant soit peu de la qualité de ce qu’il soumet à son public, il n’est même pas imaginable d’avoir recours à un concert virtuel de façon totalement artisanale.

Un concert entier, c’est un moment privilégié pour tous. Pour ceux qui sont dans la salle et qui, pour seulement deux belles heures, n’ont plus la barrière de l’écran entre l’artiste qu’ils aiment et leurs yeux, c’est le bonheur de sentir une présence «en vrai». Pour ceux qui sont sur la scène, c’est l’occasion de ressentir, en direct, la façon dont leur art est reçu. C’est le moment de saisir au vol l’émotion qui passe dans les regards au premier rang, d’entendre le petit murmure qui voyage dans la salle lorsque les accords de l’intro d’une chanson connue sont instantanément identifiés. Au contraire, c’est le plaisir de surprendre au point que l’étonnement jaillit du public à l’instant où les paroles se joignent à la musique et que l’on reconnaît une chanson plus que familière sous un habillement introductif nouveau.

Bref, un concert, c’est un échange, et cet échange, au-delà des basses questions techniques, qualitatives et financières, personne ne me fera croire que la barrière des écrans l’autorise.

Alors, en attendant le moment où nous pourrons nous retrouver «en vrai», il convient de se poser et de réfléchir un instant. Nous, public, pouvons toujours manifester notre affection à nos artistes préférés. Nous pouvons toujours nous offrir des concerts privés parce que nous avons sous la main tous les CD (voire les vinyles pour les plus anciens…) adéquats, ou des archives d’émissions traînant sur la toile. À l’occasion, nous pouvons même remonter le temps, rajeunir virtuellement en regardant quelques spectacles anciens sur DVD. Bref, en temps de disette, véritables «survivalistes musicaux», nous pouvons «tenir le siège» grâce à nos provisions sonores et visuelles, grâce à de la musique «de conserve».

Je n’ai pas entendu dire que l’émotion du public se vendait au rayon des surgelés, et que nos artistes préférés, en ouvrant un bocal, pouvaient respirer une bouffée d’amour aussi puissante que celle qui, Yves, vous a un jour physiquement fait reculer sur une scène au Québec.

Alors, il reste les mails, les lettres, les petits signes d’amitié, les clins d’œil divers dès que l’occasion se présente, et j’imagine sans mal combien tout cela doit être précieux pour vous, Yves, qui êtes privé de la joie de ressentir notre présence dans une salle.

Sachez juste que, le moment venu, les plus fidèles seront là, et que ce jour-là, nous serons heureux ensemble de respirer librement le même air, de partager un moment dont nous aurons désormais conscience qu’il est unique, précieux, et essentiellement fragile.

Bon dimanche à tous,

Grosses Bises à Yves et Noëlle…

Hélène.

» Posted By Hélène On 14 février 2021 @ 12:32

Bouillon de Culture et pandémie…

Bonjour Yves, bonsoir Noëlle, bonsoir à tous,

Peut-on se passer de musique ? Peut-on se passer de lire ?

Moi qui ne peux passer un jour sans lire ou sans écouter de la musique, je n’aurais jamais cru que qui que ce soit déciderait soudain que livres et disques ne sont pas des produits de première nécessité.

Et pourtant, ce jour est bien arrivé. Nous avons donc vécu l’instant où il n’a plus été possible de se procurer ces produits culturels par une voie que l’on pourrait qualifier de «naturelle», chez le libraire du coin. Il a fallu s’en passer, ou bien se résoudre à commander par Internet, sur des plates-formes désincarnées, sans autre secours que «l’avis des clients ayant déjà acheté ce produit». Ces avis, pour positifs qu’ils soient, sont souvent artificiellement gonflés par des publications en masse postées par les maisons d’édition (littéraires ou musicales), et ne remplaceront jamais le petit mot glissé par le boutiquier spécialisé, si content de partager une découverte sans chercher à faire grimper les ventes d’un de ses poulains.

De cette désertification culturelle, nous voyons déjà les effets pervers, amplifiés par l’impossibilité dans laquelle se trouvent les authentiques artistes de monter sur scène, avec le spectacle affligeant offert par quelques édiles en mal de suffrages populaires qui portent au pinacle de purs sous-produits médiatiques consternants de médiocrité.

La (véritable) culture ne parvient plus jusqu’à ceux qui en ont désespérément besoin. De nombreux mômes grandiront au son de ce qui leur sera distillé par les médias ou par les plates-formes de streaming, elles-mêmes gangrenées par l’incitation à n’écouter que ce qui a déjà rassemblé le plus de clics de souris. Parfois, à l’école ou en famille, on découvrait autre chose que son univers ordinaire. Que ce soit pour une exposition, une pièce de théâtre ou un concert, il n’est pas imaginable, aujourd’hui, d’y emmener une classe. Il n’est d’ailleurs pas utile de préciser ici que ceux des enfants qui ont le besoin le plus urgent de se construire un solide socle culturel ne sont pas ceux dont les familles sont en capacité de les y aider. Les circonstances sont en train de priver les plus jeunes de l’opportunité de découvrir la diversité de talents qui nous a été offerte et qui nous a permis de forger nos propres préférences, nos propres goûts musicaux, théâtraux et littéraires.

Où va la création artistique ? Voilà une grande question, qui se posera pour longtemps, d’abord parce que ceux qui accompagnent les saltimbanques dans leur aventure survivront difficilement à l’abandon dans lequel on semble volontairement les laisser, mais surtout parce qu’il risque de ne rester, au terme de cette histoire qu’on aurait pu croire tirée d’un mauvais scénario de science-fiction, que ceux qui feront partie de «la liste des approuvés», comme le chantait Félix Leclerc.

Heureusement, il y aura toujours des résistants, et aller assister aux spectacles vivants dès que possible sera un acte de résistance culturelle.

«Si on t’organise une vie bien dirigée
Où tu t’oublieras vite
Si on te fait danser sur une musique sans âme (…)
Résiste»
Michel Berger.

Je vous invite tous à la résistance : lisez, chantez, jouez de la musique et allez voir les artistes «en vrai», sur scène, dès que possible. C’est tellement mieux que sur un écran…

Bon weekend à tous,

Grosses bises à Yves et Noëlle…

Hélène.

» Posted By Hélène On 28 novembre 2020 @ 18:53

Chère Juliette…

Bonjour Yves, bonjour Noëlle, bonjour à tous,

Cette année 2020 restera pour moi comme l’année au cours de laquelle nous avons vu disparaître un à un les éléments qui continuaient encore, contre vents et marées, à incarner l’immuabilité du monde telle que je la concevais dans mon enfance.

Il y avait eu des signes précurseurs, dans un passé relativement lointain, qui avaient déjà tenté de me faire entrevoir la nature éphémère des choses. Pour être totalement claire, il me faut avouer que, gamine, j’étais persuadée que si le cours du temps modifiait l’environnement, si je traversais la vie en changeant de classe chaque année, si les saisons défilaient, certaines choses demeureraient toujours.

Quelques exemples vous feront rire : Je n’avais jamais pensé, avant l’âge de 14 ans, que l’on pouvait changer de Pape. Cette certitude un peu ridicule valait aussi pour la personne du Maire : Jacques Chaban-Delmas était Maire de Bordeaux, c’était ainsi, et j’avais beau accompagner mes parents à l’occasion de chaque scrutin, il y avait pour moi une forme d’intangibilité dans son mandat. Et puis, un jour, nous avons appris le décès de Paul VI, et après bon nombre de volutes de fumée noire, le panache blanc nous a annoncé l’élection de Jean-Paul Ier. Première fissure dans mes certitudes : non seulement on pouvait changer de Pape, mais en plus, il pouvait être éphémère.

Peu à peu, les signes de changement se sont multipliés, me prouvant, s’il en était encore besoin, que le monde n’était pas figé. 1978 avait précédemment emporté Claude François, qui, par son omniprésence télévisuelle, avait rejoint dans mon esprit le rayon des inamovibles bien que ses chansons ne m’aient jamais vraiment touchée ; puis Jacques Brel avait suivi Paul VI et son successeur momentané. 1979 confirma la chose : le caractère permanent des figures de mon enfance n’était qu’une vue de l’esprit, puisque l’inoxydable «Homme tranquille», John Wayne, avait dû lui-même plier devant la loi de la nature, et en 1980, les disparitions de Steve Mc Queen et John Lennon ont effacé mes dernières certitudes.

Je ne continuerai pas ici la litanie, mais j’avoue tout de même que la longévité de certaines des grandes figures qui brillaient du temps de mon enfance avait malgré tout conservé un petit coin de porte entrouvert sur l’éternité des choses. Henri Salvador et Charles Aznavour était de celles-ci, tout comme la Reine Elizabeth II et Juliette Gréco.

Force est de constater qu’il ne reste plus que la souveraine britannique pour défier les lignes du temps.

Je ne dirai pas que Belphégor avait troublé mon sommeil dans les années 60 : j’avais à peine un an lors de la première diffusion, et je n’ai découvert la série bien plus tard, lors d’une rediffusion, au cours des années 70. Cependant, à la maison, il y avait quelques chansons qui résonnaient plus fort lorsqu’elles étaient diffusées à la radio. Je savais, en fonction du niveau sonore, si ma maman jugeait que l’interprète tait digne d’être partagé avec mes jeunes oreilles. C’est ainsi que se construit une culture musicale : par la transmission. Aurais-je connu «La javanaise», «Déshabillez-moi», «Jolie môme», «Si tu t’imagines», «Il n’y a plus d’après» ou «Coin de rue» si personne ne me les avait fait découvrir ? Certainement pas. J’en serais sans doute restée à «Un petit poisson, un petit oiseau», trop facilement jugée compatible avec les oreilles enfantines, alors que ce genre de titre, par définition, cache non seulement un sens plus profond des paroles apparemment presque simplettes, mais également toute la forêt d’un répertoire étincelant. Aurais-je compris, dans «Et mon Père», de Nicolas Peyrac, ce vers tout simple : «Et Juliette avait encore son nez», sans l’explication maternelle qui avait accompagné l’augmentation du volume sonore de cette chanson ? Encore une fois non.

Bref, non seulement Juliette Gréco vient d’emporter les dernières scories de l’enfance de bon nombre d’entre nous, mais elle nous laisse la charge (assez légère car si agréable) de partager son répertoire avec les plus jeunes.

Je l’ai déjà dit ici, nous sommes tous des Montag. Ceux qui ont lu «Fahrenheit 451» ou ont vu l’excellent film de François Truffaut comprendront sans mal. J’invite tous les autres à apprendre les chansons qui leur semblent belles, et à lire l’ouvrage de Ray Bradbury pour savoir comment suivre l’exemple des gardiens des livres.

Bon dimanche à tous,

Très grosses bises à Yves et Noëlle…

Hélène.

» Posted By Hélène On 27 septembre 2020 @ 12:04

Si on chantait ?…

Bonjour Yves, bonjour Noëlle, bonjour à tous,

Comment pouvez-vous imaginer une seule seconde que nous pourrions ne pas vous suivre sur de nouveaux chemins, différents sans aucun doute de tout ce que nous avons connu jusqu’à aujourd’hui ?

Cette jachère culturelle est bien évidemment le moment idéal pour imaginer de nouvelles façons de partager des instants de grâce que nous vivrons intensément en pensant au jour où nous pourrons retrouver la joie presque tactile des spectacles «d’avant». En agriculture, la technique ancestrale de la jachère n’avait de sens que dans l’objectif de récoltes meilleures que ce que l’on se serait acharné à faire pousser sur un terrain épuisé. Il ne peut en être autrement pour la chanson : ce que nous récolterons «après» n’en sera que plus savoureux…

Quelle que soit la forme de ce qui se prépare, se mitonne en secret, si vous avez cette formule originale, cette baguette magique qui pourrait illuminer le ciel culturel obscurci, mille fois oui, Yves, nous serons là.

Justement, dans ce chemin d’amitié qui nous relie depuis si longtemps, il y a parfois eu quelques sentiers escarpés, des lignes de crête difficiles à franchir, mais nous n’avons jamais failli.

Ce n’est pas le moment de déclarer forfait, de baisser pavillon : «dato signo», comme l’écrivait Jules César ; «Il suffira d’un signe», comme le chantait Jean-Jacques Goldman, et ceux qui vous aiment répondront à l’appel…

Pour moi, ce n’est pas une question, c’est une affirmation : À très vite !

Bon dimanche et amitiés à tous,

Grosses bises (masquées…) à Yves et Noëlle…

Hélène.

» Posted By Hélène On 6 septembre 2020 @ 12:51

Jean-Loup Dabadie : une grande plume s’est envolée…

Bonsoir Yves, bonsoir Noëlle, bonsoir à tous,

Avec Jean-Loup Dabadie, nous perdons un merveilleux parolier, qui avait su élever l’écriture d’une chanson au rang d’un art. Les Immortels ne s’y étaient pas trompés, et avaient reconnu son talent aux multiples facettes en l’accueillant parmi eux.

En regardant l’émission de Bernard Mabille sur l’antenne de Paris Première, en octobre dernier, j’avais eu la sensation d’assister à une belle rencontre, dont on pourrait presque dire qu’elle avait été trop longtemps différée tant elle semblait évidente et naturelle. Je vois que mon intuition ne m’avait pas trompée.

Comme le dit Emma, la place qu’il laisse vide à l’Académie Française était celle qui représentait la chanson française dans son excellence. Si cela ne tenait qu’à moi, son successeur serait tout désigné, mais ce n’est pas aussi simple !

Je me suis promis de faire court. Pour une fois, je tiendrai parole…

Bonne soirée à tous,
Grosses Bises à Yves et à Noëlle, et à très bientôt j’espère…

Hélène.

» Posted By Hélène On 30 mai 2020 @ 18:22

Ensemble aussi sur le Blog ce soir à 18h… Amitiés à tous.

Cela nous fera du bien de nous savoir ensemble, en train de regarder notre écran…même à distance !

» Posted By Hélène On 23 mars 2020 @ 16:39

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