Chers amis,

Demain,  la vie va reprendre progressivement, après ces deux mois de confinement qui nous auront éloignés, rapprochés,  bouleversés ou  réinventés. A ceux qui nous ont soignés, accompagnés au quotidien dans cette épreuve sans précédent, à ceux qui cherchent sans relâche des remèdes pour prévenir, soulager et guérir, à ceux qui ont choisi de s’exposer pour assurer l’essentiel, à tous ceux qui nous ont offert l’espoir, le sourire, la consolation, ou un instant d’évasion pour rompre nos solitudes, nous adressons notre gratitude infinie. Chaque geste a compté, et sera encore déterminant pour la suite. Être ensemble en nous séparant pour survivre aura été éprouvant, mais sans doute salutaire. Pour ceux qui ont perdu l’un(e) des leurs, notre affection ne suffira pas à combler le vide. Mais un regard en dit parfois plus long que les mots.

Notre monde demain ne sera plus le même. La Terre nous parle, et à travers les nombreux phénomènes extrêmes qui ont frappé l’humanité, la nature nous envoie un message, elle nous invite à un sursaut de sagesse au sortir de la crise. Un retour en arrière n’est plus possible. Devant tant de souffrances, d’injustices et de risques, nous devrons changer de modèle pour répondre à ce message dans l’unité et l’addition des talents, et non dans la défiance ou la confrontation. Quand l’incendie fait rage, on ne présente pas la facture d’eau au pompier qui lutte contre le feu.

Jour après jour, nos évidences ont changé. Hier appartient déjà à l’Histoire. Demain s’ouvre aujourd’hui. Comme un clin d’oeil, la nature s’est parée de toute sa beauté pour nous montrer sa résilience. Elle nous a imposé le silence pour nous faire entendre le murmure de la raison, alors que nous étions en proie à la peur et à l’incertitude. Un pas en arrière permet de voir la beauté du geste collectif que nous venons de poser.  Des esprits ouverts ont pris ce recul et nous dessinent un futur possible, atteignable.  Humanistes, scientifiques, techniciens, artistes, créateurs, élus ou simples citoyens, ont réfléchi  le monde pour que demain soit meilleur qu’hier.  Sans doute le temps est-il venu de trouver un sens à tout cela.  Le prix de nos erreurs est bien plus élevé que celui de leur prévention. Nous pouvons apprendre de ces messages d’alerte, mieux anticiper les risques sanitaires, climatiques, sociaux, économiques, encourager la création, la recherche, relocaliser, réduire nos dépendances en affirmant nos solidarités, additionner nos différences et cultiver le respect sous toutes ses formes. Les cartes sont sur la table. Après le poker menteur il y a fort à parier sur une réussite. Des fraternités se sont révélées dans ce moment suspendu, où nous étions séparés mais ensemble… Ne laissons pas ce champ en jachère.

 

“Le temps est venu…” (Nicolas Hulot)

Partager :