Tous les voyants de la culture sont… à l’orange. Mais selon le Code de la route, à l’orange, on s’arrête. Nous n’avons pas foulé la scène depuis six mois. Musiciens, techniciens, public, artistes, directeurs de salles, producteurs de spectacles vivants, nous sommes tous en manque… Distanciation risque sanitaire, risque financier, reports et annulations en chaîne, incertitude sur les décisions à venir, nous sommes dans l’oeil d’un cyclone, un casse-fête chinois… Les perspectives d’ouverture de salles défendues par Roselyne Bachelot, notre ministre de la Culture, sont conditionnées par l’arbitrage du virus lui-même, invisible grain de poussière aux limites du vivant. A l’évidence nous n’allons nulle part pour l’instant… Alors peut-être pourrions-nous essayer d’y aller ensemble ? Imaginons comment nous exposer sans vous exposer, comment nous retrouver sans nous perdre. Laisser la culture en jachère dans cette phase de sécheresse pourrait engendrer de nouveaux déserts. On évoque le poids économique de la création culturelle, le million et demi d’emplois qu’elle induit, les montants de revenus qu’elle génère, deux fois supérieurs à ceux de l’industrie automobile… Mais culture et santé sont intimement liés. Le bien-être est un facteur important de l’immunité. Le corps est mieux armé contre l’adversité quand l’esprit est nourri d’émotions positives. Alors… si nous trouvions la formule magique pour se revoir, seriez-vous là ? Si à notre échelle, nous parvenions à concilier la sureté sanitaire et le réalisme économique, la dimension humaine et le respect des mesures barrière , dans des lieux où il serait possible de réunir ces conditions raisonnables, seriez-vous enclins à nous rejoindre ? Ces lieux existent, et là où il y a une volonté, il y a un chemin… La culture est comme l’eau, elle est comme l’eau vive… Sitôt qu’on l’enferme, elle n’a de cesse que de prendre des sentiers de traverse… Ensemble, en liberté sur paroles… Si on chantait…?
A vite ?
Yves
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