C’était en juin 1972, il y a quarante six ans. Je n’en menais pas large, aux Studios Pathé, à Boulogne, face au grand orchestre de cordes… J’avais la voix tremblante et graillonneuse. Mais Frédéric Botton (qui produisait l’enregistrement) m’a rassuré : “Ce sont de bons graillons… “. Ce jour-là, j’ai chanté “Virages”, accompagné en direct par quarante musiciens sous la direction d’Alain Goraguer. Le plus surprenant pour moi aujourd’hui, c’est d’être toujours là, en artisan passionné, survivant artistique d’une déferlante de styles, d’une révolution technologique et des bouleversements de notre société. Mais surtout, vous êtes toujours là vous aussi, deux cents chansons plus tard, aux côtés de ce 15è album original. Et “Virages”, la mascotte du concert “Respect”, dans son nouvel arrangement, est pour nous un moment de partage ébouriffant. En 2018, le spectacle vivant, la transmission, sont à l’honneur dans cette alchimie de la découverte, et même à l’ère de l’Internet, la radio reste la vitrine privilégiée de la chanson. C’est pourquoi nous sommes si heureux de voir Sud Radio embarquer dans l’aventure, et entrer “Le Passeur de lumière” dans la programmation régulière de la station. Plusieurs émissions (en podcast sur ce Blog dans l’onglet “Médias Respect”) avaient déjà accueilli l’album à Sud ouvert, avec Liane Foly (Chacun sa Foly), Jacques Pessis (Les clés d’une vie), Yvan Cujious, (Loft Music), préfigurant le grand coup de coeur de l’antenne aujourd’hui. Un bel encouragement dans la perspective de nos retrouvailles aux concerts parisiens des 26 et 27 mai prochains au Théâtre de la Tour Eiffel…
Bienvenue à Sud Radio dans la grande famille de “Respect”…
Adieu à Rose Laurens…
Au moment où j’écris ces lignes, nous apprenons chère Rose que tu viens de nous quitter… Notre chagrin est aussi grand que notre amour pour toi… En attendant de te consacrer la place d’honneur qui est la tienne dans le jardin du Blog, je voudrais te dire notre bonheur de t’avoir connue, d’avoir partagé avec toi tant d’émotions, d’affection et de tendresse…
Noëlle et Yves.
Merci merci pour cet hommage simple et émouvant.
Il convient bien à Rose Laurens.
Amicalement.
Et de notre côté, nous sommes toujours de cette belle aventure, avec à chaque album la découverte de nouveaux textes et musiques tous aussi empreints de telles sensations et émotions que celles que nous a donné et nous donne toujours “Virages”
Merci Yves pour ces belles nouvelles qui réjouissent le coeur… Dès la première écoute, nous étions certains que le “Passeur de lumière” porterait tes chansons jusqu’aux confins de l’Univers…
Je partage votre tristesse à l’annonce de la disparition de Rose Laurens… lorsque j’ai appris la nouvelle, votre duo “Ecris ta vie sur moi” s’est imposé comme un hommage dans mon présent, en boucle, tout en douceur…
Pour l’heure, je vous donne rendez-vous au théâtre de la Tour Eiffel…où je ne doute pas un seul instant de ma présence…”On n’est jamais à l’abri du meilleur”!!! Chers Noëlle et Yves, je vous embrasse.
https://www.youtube.com/watch?v=fLjAFvBwlyk
Hâte d’être au concert
Je l’ai vu à Paris c’était magnifique. Vous allez vous régaler
Bonjour Yves, bonjour Noëlle, bonjour à tous,
Le plus intéressant, dans toute la série d’émissions que nous avons pu voir récemment, et dans tous les articles de presse parus ces derniers temps, réside peut-être dans le registre de vocabulaire utilisé par les présentateurs et les rédacteurs.
À l’exception notable du bel article de Norbert Gabriel, quasiment tous évoquent, à propos de «Respect», le «retour» de son auteur. Et là, évidemment, les plus fidèles sourient un peu…
Pour parler de retour, il faudrait qu’il y ait eu un départ. Or, si l’on ne tenait pas compte de «l’interruption momentanée de l’image et du son» indépendante de votre volonté (et finalement assez brève au regard de la gravité des circonstances), cher Yves, on pourrait presque considérer qu’il ne peut être question de retour, mais de persistance.
Si de retour il fallait parler, ce serait surtout d’un retour dans la lumière, d’un regain d’intérêt de la part de ceux qui s’étaient auto-persuadés qu’investissement citoyen et créativité artistique étaient antinomiques et qui découvrent soudain, fort marris, qu’à trop faire confiance aux projecteurs braqués vers d’autres pour désigner ce qu’il convient d’écouter, ils ont raté quelques épisodes musicaux.
Les paillettes et les strass attirent le chaland comme autrefois la lampe-tempête attirait les insectes au-dessus de la table des soupers estivaux en plein air décrits par Marcel Pagnol. Les papillons vespéraux, selon son récit, tombaient tout cuits dans les assiettes, brûlés d’un impossible amour, et les lucanes faisaient tinter le verre de lampe avant de plonger dans la soupière, dans laquelle les bestioles se noyaient immanquablement. Voilà pourquoi il convient de se tenir éloigné de ce qui brille trop fort, d’un éclat la plupart du temps trop bref, et préférer l’attrait d’une douce lumière, plus subtile, plus chaleureuse, mais aussi plus constante.
L’Homme est ainsi fait que la majorité de ses spécimens, avant de faire un choix, qu’il soit artistique, politique ou vestimentaire, regarde d’abord ce qui attire le plus ses congénères, pour faire «comme tout le monde». C’est sur ce fondement que repose l’art de la publicité : il ne s’agit pas de promouvoir un article pour ses qualités intrinsèques, mais de parvenir à vendre au plus grand nombre un peu n’importe quoi en laissant imaginer que c’est «le must», l’incontournable de la saison, l’objet qu’il faut posséder pour ne pas être en dehors du mouvement, pour ne pas dire du «moove»… Nous avons tous connu ces objets éphémères : tamagotchis, pin’s, hand spinners, et… tubes de l’été, qui justement n’auront duré qu’un seul été.
Ce n’est pas en ces termes qu’il convient de parler de vos chansons, Yves, et c’est la principale raison pour laquelle le terme de persistance me semble plus adapté que celui de retour. La persistance sous-entend la constance, la discrète permanence, quand le retour évoque davantage l’inconstance, le balancier, avec ses hauts et ses bas en termes de qualité.
Qualité. Voilà bien le mot-clé. Si j’en crois les quelques privilégiés qui ont eu la chance d’entendre la première mouture de «Respect», encore quasiment à l’état de brouillon puisque réalisée avec des instruments virtuels, l’objet était déjà plus que satisfaisant pour des oreilles profanes… Certains auraient pu s’en contenter, sachant que bien rares sont les non-musiciens capables de distinguer une boite à rythme d’une vraie batterie, surtout une fois le son compressé en MP3. Certains s’en contentent, d’ailleurs, et parmi les tubes matraqués sur les ondes, bon nombre ne font guère mention de l’identité des musiciens dans le livret, si tant est qu’il y en ait un dans la pochette, ou même qu’il y ait une pochette tout court… Et que personne n’aille imaginer que ce serait un oubli, ou un manque de reconnaissance envers l’orchestre. Il est seulement impossible, sauf à donner un patronyme à un ordinateur (cela viendra probablement un jour…), de remercier un musicien virtuel. Bref, en termes plus triviaux, si les consommateurs français sont de plus en plus enclins à lire les étiquettes des produits alimentaires et cherchent à vérifier leur traçabilité, la grande majorité d’entre eux manque encore de discernement et se contente de remplir ses oreilles d’ersatz musicaux totalement synthétiques.
La chanson a beau être désormais considérée non plus comme un art (fut-il mineur) mais comme un produit de consommation courante, il n’est pas interdit d’être aussi exigeant envers les auteurs et les compositeurs qu’envers les producteurs de fruits et légumes. Ne pas se satisfaire de textes d’une pauvreté absolue, de musiques à peine dignes d’avoir été composées sur un jouet électronique tout droit sorti des années 80 n’est pas plus ridicule que rechercher des produits estampillés AOC.
À dire vrai, «Respect» porte d’ailleurs bien son nom, justement parce que l’auditeur est respecté, n’est pas pris pour un banal consommateur facile à leurrer. Voilà pourquoi j’ai bien dû écouter cet album une bonne centaine de fois depuis qu’il a rejoint ma CDthèque. L’expérience m’a prouvé, au bout de tant d’années, que c’est à peu près ce qu’il faut d’écoute pour dépasser le stade de la première émotion et entrer plus avant dans les textes, pour se les approprier, pour laisser le temps à la raison d’y trouver des similitudes avec les œuvres plus anciennes et d’y dénicher les originalités.
Pas étonnant, donc, que «Sud-Radio» ait fini par embarquer dans cette belle aventure et ait choisi de glisser «Le passeur de lumière» dans sa programmation régulière. À la première écoute, déjà, en novembre, le texte m’avait fait dresser l’oreille, et je me souviens avoir croisé le regard de Nicole juste avant que nous nous exclamions ensemble : «Celle-là, elle va accrocher !». Nous pensions aux radios, bien sûr… Restait seulement à franchir l’obstacle du dictat des «Majors». C’est désormais chose faite, et je ne serais pas si surprise si, dans les semaines à venir, d’autres radios finissaient par programmer elles aussi cette chanson, juste pour ne pas rester à la traîne d’une station concurrente qui a déniché une pépite.
Mais pourquoi donc ai-je l’impression, à chaque fois que s’égrènent les notes du «Passeur de lumière», d’entendre une sorte de suite à «l’Écritoire» ? L’image du vieil homme courbé sur son grimoire, mélange de Nostradamus et léonard de Vinci, qui semblait ne pas avoir trouvé d’élève a fait place à celle de l’astronome veilleur qui trouve la joie dans la transmission, mais à mon sens, il y a une incontestable filiation entre les deux chansons.
Comme toujours, je ne sais pas faire court, et si je devais continuer mes réflexions, tout l’espace disponible sur ce blog n’y suffirait pas !
Tout cela pour dire, cher Yves, qu’en fait de retour, ceux qui n’ont jamais quitté le navire et voguent depuis si longtemps sur les ondes musicales de vos chansons ne sont pas déçus. Ceux qui reviennent à bord ont le regard surpris et heureux de celui qui vient de (re)découvrir une source oubliée. Bref, «Respect» a fait mouche.
Aujourd’hui, il y a motif de se réjouir : le mois de mai commence, et nous avons rendez-vous très bientôt au théâtre de la Tour Eiffel.
Dire qu’il me tarde d’y être serait une litote…
Bonne fin de journée à tous,
Grosses Bises à Yves et à Noëlle,
Hélène.
” Quand je serai trop vieux, un jour j’y verrai moins et tu seras mes yeux….” En novembre, à l’écoute de cette phrase, dans ” Le passeur de lumière”, je me souviens très bien, Hélène, que nos regards s’étaient croisés et que nous avions deviné instantanément à qui cette chanson rendait hommage. Je me souviens aussi très bien de notre réflexion à la fin de la chanson ” celle là, elle va accrocher”. C’était plus qu’une intuition, c’était une conviction et je suis tellement ravie qu’aujourd’hui, elle se confirme.
Bravo à Sud Radio d’être la première à programmer régulièrement votre chanson ce qui va donner de bonnes idées à d’autres qui ne voudront pas être en reste.
Voici une petite anecdote: C’est après avoir écouté votre intervention et celle de Didier Sustrac dans l’excellent “Loft music” d’Yvan Cujious que je n’ai pas hésité à me rendre au “Bouche à Oreille” à Bruxelles pour une soirée spéciale Bossa-Nova. Cette soirée organisée par “Bossa Flor” avec Didier Sustrac, Wanda Sa et Bernardo Lobo, fût sublime.
C’est certain, Sud Radio sait s’y prendre pour susciter l’envie. On a pas fini d’entendre parler du ” Passeur de lumière” et de ” Respect”.
Pensées émues pour Rose laurens, merci pour votre hommage.
En ce premier mai, je vous souhaite à tous beaucoup de bonheur.
Chers Yves et Noëlle, je vous embrasse,
Nicole
46 ans aussi que je vous écoute cher Yves Duteil et j’espère avoir encore longtemps ce bonheur!
Bonjour à tous.
Oui Hélène, Yves n’est jamais parti. Grâce à l’association ” les amis d’Yves Duteil “, j’ai pû m’en rendre compte ! Même si je n’en fais partie que depuis presque 6 ans,je me suis toujours intéressée à son actualité . Je lui écrivais et ,il prenait le temps de me répondre. ” Je ne suis pas en congés de mélodies ” me disait t’il .
Je suis ravie qu’ une radio programme ” le passeur de lumière “. J’espérais comme je l’avais demandé entendre ” quarante ans plus tard ” sur les ondes en dédicace à mon époux le 14 février mais en vain . Je m’y serais prise apparemment trop tard. ( Une seule station m’a répondu ).
A bientôt à Paris.
Nadine