Discographie
1974 – L’écritoire
Mon premier album, enregistré aux studios Pathé à Boulogne, avec Jean MUSY aux arrangements. Le début d’une longue et fructueuse collaboration, doublée d’une profonde amitié. Toutes les chansons ont été enregistrées en direct à la guitare ou au piano, avant d’être “habillées” sur mesures par les musiciens.
ELLE EST BRUNE !
1976 – J’attends
Mon second album. Ce fut difficile, car la réalisation oscillait entre ma vision acoustique, simple, et une volonté de la maison de disques de faire “évoluer” le son vers plus de modernité. Un défi que je comprenais mal, et auquel je n’adhérais que moyennement. D’où le mélange de versions rythmiques (Le labyrinthe, Une lettre) et de versions traditionnelles (J’attends, Quand les bateaux reviennent). J’ai une nette préférence pour les secondes, et quelques regrets pour les premières… mais j’adore cet album, qui compte aussi “Les Batignolles”, “Le fataliste”, et “Tisserand”…
1977 – Tarentelle
Ma première collaboration avec Claude Dejacques, qui vient de rejoindre l’équipe dont les prémices s’annonçaient dans l’album précédent avec Jean Musy (“J’attends”, “Tisserand”). Claude aura les mots justes, le regard bienveillant, qui me manquaient encore pour pouvoir me “lâcher” en studio, et donner l’émotion en toute confiance. Une aventure qui durera huit ans, et où l’écriture et l’enregistrement seront liés, par l’authenticité des instants partagés. La plupart des versions du disque sont des “premières prises”. Certaines ont été enregistrées en direct avec les musiciens (Prendre un enfant), d’autres seul à la guitare (Tarentelle), les autres avec Jean au piano (Lucille et les libellules, Le mur de la prison d’en face). Un salut fraternel aux ingénieurs du son, Claude Wagner et Daniel Michel, chez EMI Pathé Marconi…
1979 – J’ai la guitare qui me démange
Il fallait confirmer le succès de l’album précédent… Je n’ai pas changé de méthode, et sans réaliser tout à fait ce qui nous était arrivé, nous avons continué comme avant grâce à la sérénité de Claude, le plaisir musical de Jean, et l’amour de Noëlle, qui me gardait contre toute dérive de “grosse tête”… Sans le savoir, j’ai forgé le bâton pour me faire battre (J’ai la guitare qui me démange) mais aussi des chansons d’émotion que je chante toujours aujourd’hui (Mélancolie), des moments essentiels de ma vie (Trente ans, Le soleil sur l’agenda, Petite Fille, La maman d’Amandine…), des itinéraires (Le bûcheron, Dans la maison de Normandie, Les chemins de la Liberté…). Je chantais ma vie, en toute intimité, sans jamais avoir le sentiment d’une impudeur, totalement en confiance.
1981 – Ca n’est pas c’qu’on fait qui compte
Ces chansons-là sont puisées dans notre quotidien. Ce sont des émotions pures. Au Parc Monceau, Hommage au passant d’un soir, sont des souvenirs très précis dans ma mémoire. Des instants photographiés dans un Paris chargé de souvenirs. De visages aussi. “Les gens sans importance” et “Les choses qu’on ne dit pas” sont des hommages à la discrétion des sentiments les plus profonds. C’est Lily Laskine qui joue la partie de harpe sur “Le temps s’écrit sur ton visage”… Le sien, sculpté par les années et sillonné de musique, révélait un regard pétillant de malice et de passion. Elle avait près de quatre vingts ans. Une rencontre inoubliable de talent et de modestie…
1983 – La statue d’ivoire
C’est un film autobiographique qui déroule la vie d’une famille depuis la guerre jusqu’à nos jours (Clémentine et Léon, Le coeur gris le coeur gros ). Je suis au confluent de ces destins couleur sépia qui ont dessiné ma vocation d’artiste (La musique et ma vie), et forgé notre histoire (Dans le cœur de Léonore), sur fond de rencontres riches de sens (Mon ami cévenol). Nous tenions avant tout à la liberté (Ni messie ni message). En chanson, l’amour m’a toujours semblé au moins aussi pertinent que l’actualité, et j’avais plus envie à cette époque de redonner en lumière celui que je vivais dans la discrétion (La statue d’ivoire) que d’aborder des sujets de société (Sur une mappemonde). Mon regard et ma plume étaient encore tournés, comme disait Nougaro, vers “mon ciel du dedans…”. Un album résolument engagé dans la douceur, comme on milite contre la violence…
1985 – La langue de chez nous
Placé sous le signe de Jonathan Livingston le Goëland, ce disque est comme un envol. Première chanson d’engagement, (La langue de chez nous), pas de “titre fort” en terme de programmation radio, mais je trouvais l’inspiration dans des pôles d’intérêt inattendus. La langue française, le rêve (Fany), la Corse (Le village endormi), la mort (Qu’y a t-il après ?), le cirque… Et pourtant l’album atteint le public. Il marque un tournant dans ma carrière, on ne peut plus parler de chansons “bucoliques”…
1987 – Ton absence
Oscillant entre profondeur et légèreté, cette suite de chansons conjugue la gravité du moment et la douceur des sentiments, l’amour et le deuil, tendresse et souffrance mêlées. La vie ressemble à cette succession de contrastes, de révoltes en consolations, de violences en espérances, que la poésie aide à traverser en touches successives. Un regard impressionniste…
1990 – Blessures d’enfance
Un disque très orchestré, en prélude à un spectacle au Zénith, qui tranchait par sa complexité avec le côté tranquille des concerts à l’Olympia… Il me fallait montrer que l’intimisme de mes chansons était un choix délibéré, et que j’étais capable aussi d’aller vers un habillage bien plus étoffé… La preuve par l’absurde. Le concert, très ambitieux, était sans doute parfois grandiloquent, et le Zénith, trop vaste pour le propos. Mais les chansons, en revanche étaient fidèles à ma nature. Je les assume toujours avec bonheur aujourd’hui…
1991 – En public
1993 – Ligne de vie
L’enregistrement de cet album, avec Pierre Adenot à la direction musicale, nous a procuré de grands moments d’émotion. Pierre, adolescent, avait une grande admiration pour Vladimir Cosma, compositeur d’innombrables chansons et de grandes musiques de films, et rêvait de le rencontrer. Il a trouvé son numéro de téléphone dans l’annuaire et Cosma, touché par l’audace de ce jeune musicien, l’a invité à assister à une séance de grand orchestre au studio Davout, l’un des plus grands de Paris. Nous y avons organisé l’enregistrement de Lignes de vie avec un orchestre symphonique, et la séance a tenu ses promesses. Pierre a dirigé l’orchestre sur un nuage… L’ampleur des arrangements avait puisé sa force dans le souvenir majestueux de ce moment de sa vie que nous avons eu le sentiment de revivre avec lui…
1994 – Entre elles et moi
1995 – Vos préférences
1996 – Pour les enfants
1997 – Touché
J’ai le sentiment, avec Touché, d’avoir élargi la palette des couleurs et d’avoir écrit un acte d’engagement, composé un album de combat. Ma parenté avec le capitaine Dreyfus me situait en première ligne pour perpétuer la mémoire de son innocence ; l’aventure municipale nous a conduits à soutenir un prisonnier d’opinion tibétain, Ganden Tashi, puis à défendre Ngawang Sangdrol, emprisonnée à onze ans pour avoir manifesté contre l’occupation chinoise au Tibet. Et le fait qu’au terme de ces actions ils aient été libérés tous les deux par la puissante Chine m’interpellait sur l’importance du combat pour la vérité, pour la liberté, la justice… Yitzhak Rabin, l’homme de paix assassiné, la drogue se sont invités aussi sous ma plume, comme si la poésie seule ne suffisait plus à mon envie d’être utile et devait aussi rassembler. La sensibilité et la tendresse ne sont pas pour autant absentes de ce nouveau répertoire ; elles justifient au contraire ces luttes et légitiment leur choix, comme disait Churchill en soulignant l’importance de la culture : « Sinon, pourquoi nous battons-nous ? » Touché est un tournant dans l’écriture de mes chansons, comme La Langue de chez nous le fut aussi dans un registre différent. Avec Dreyfus, j’ai compris que je n’avais composé toutes mes chansons précédentes que pour apprendre à écrire celle-là…
1998 – Ses 40 plus belles chansons
2001 – Sans attendre
Plonger dans l’écriture n’est jamais anodin. Cette fois, j’ai trempé ma plume dans l’incertitude, la peur de se perdre, le silence entre les êtres, mais aussi dans l’espérance, cet instinct de survie qui nous aspire vers la surface. De chaque chose naît son contraire et c’est dans le désarroi que l’on trouve parfois les plus belles raisons de vivre. Un simple regard vous réconcilie avec l’existence et c’est cette face cachée du malheur qui m’intéresse. C’est comme une clé dont chacun sait les portes secrètes qui s’ouvrent vers la lumière ou se referment sur nos blessures. Les partager n’est pas facile car il faut se livrer aux regards, se rendre vulnérable. Et si la pudeur est de mise pour oser l’exprimer, cette poésie des profondeurs nous est commune, elle révèle le plus précieux du quotidien et l’urgence sous toutes ses facettes. Comme si l’avenir devait germer dans les sillons du présent, il devient urgent d’y semer le meilleur, car le hasard ne nous épargnera sans doute pas d’y rencontrer aussi le moins bon…
Chanter, aimer, apprendre, parler, rire, Sans attendre…
2001 – Tournée Acoustique
2002 – Chante les enfants
2003 – Chante pour elle
2003 – Par cœur
2003 – Tous les droits des enfants
Qui sait à quoi ils ont droit ? Nous, pas vraiment. Eux-mêmes ? Encore moins. Cette lacune est un véritable handicap pour faire évoluer les esprits vers une meilleure prise en compte des droits de l’enfant. Il existe pourtant une Convention internationale des droits de l’enfant, signée en 1989 aux Nations unies à New York et ratifiée par la quasi-totalité des États du monde. Mais la lecture de ses cinquante-quatre articles est un parcours d’obstacles infranchissable pour les principaux intéressés : les enfants. J’ai composé cette chanson comme une porte d’entrée pour ceux qui restent sur le seuil. Avec l’aide des adultes, ils pourront avancer plus loin à travers les notions de justice, de liberté, de vérité…
2004 – Chante l’air des mots
2008 – (Fr)agiles
Cette belle aventure artistique a germé dans l’esprit de Noëlle, convaincue que je pouvais offrir un nouvel album et résolue à me pousser à l’écrire. Peu à peu, j’ai retrouvé la confiance qui m’avait quitté durant plusieurs années, des portes verrouillées se sont entrouvertes et j’ai retrouvé le plaisir d’achever un texte, d’y poser des notes. Le petit jour me trouvait à mon piano, la journée au stylo. Ma guitare sèche a repris la mer, l’envie, le désir, le plaisir sont venus réveiller mes grands carnets jaunes à petits carreaux. Deux chansons, puis six, puis dix… Et puis tout s’est accéléré, au printemps 2007. Une cascade de rencontres et, à l’arrivée, un grand lac tranquille frissonnant de mercis…
2012 – Flagrant Délice
Constat d’une époque sucrée-salée et douce-amère, où on trouve pêle-mêle humour, émotion et tendresse, nos contradictions confrontées à l’imparfait du présent et aux impératifs du futur, cet album très acoustique fête mes quarante ans de chansons, comme un journal intime de notre époque pétrie d’incertitudes et jalonnée d’espérances…
2018 – Respect
Au fil des deux années de sa création, l’album lui-même aura été une oasis de tolérance et d’harmonie dans le tumulte qui nous entoure. Quand on songe à la palette de couleurs, de musiques et de cultures d’ailleurs qui ont posé le meilleur de leur talent, leur confiance et leur amitié sur ces chansons inspirées par l’urgence de vivre ensemble, son titre, Respect, s’impose comme une évidence…
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