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Comments Posted By Thierry

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Un nouveau dialogue avec vous…

Je voudrais, par ce message, vous poser une question un peu abrupte grâce à ce nouveau dialogue vidéo. C’est la question du mot « meilleur » ; une question qui me tracasse légèrement. Suggérée dans « à l’abri du meilleur », une de vos nouvelles chansons ; la formule est savoureuse, « poétique » mais cependant elle me dérange un peu car le mot « meilleur » est trop souvent mis sous le boisseau. Pour moi, cette question soulève des problèmes. La raison ? J’ai le sentiment qu’on en passe par le pire pour en arriver au meilleur. Et du coup, dans mon esprit, le meilleur est l’ennemi du bien et me laisse un peu inquiet. Si tout le monde est dans le calcul du meilleur, en filigrane se dessine la gestation du pire. Voilà ma logique. Pas forcément de quoi se réjouir. Cela me fait songer à votre chanson « Le temps presse » où l’apparence est reine. Et le mot « meilleur » soulève un paradoxe. Pourquoi ne pas parler du bien tout simplement ? Pourquoi sommes-nous toujours dans le calcul du meilleur ? Lors de la mise en ligne de vos six ébauches faites à la maison au piano et à la guitare, j’avais noté vos paroles « Unissons nos efforts et regardons le mieux », « Nous aurons tout faire pour nous garder du pire / On n’est jamais vraiment à l’abri du meilleur ». « Meilleur » me fait malheureusement toujours craindre le pire, et je reste (« à l’abri ») soucieux et interrogatif. En surface « meilleur » un mot paisible, en profondeur, il est plein de remous. Que pensez-vous de tout cela, cher Yves ?

» Posted By Thierry On 28 novembre 2017 @ 11:51

“Respect” : Le premier titre en écoute !!

On reconnait une excellente chanson de loin. Le climat de l’intro, c’est une musique de film (on est au cinéma), je pense tout de suite à Jean-Claude Petit ou Georges Delerue, mes compositeurs préférés. Au niveau des harmonies, les sœurs aînées de « Respect » se prénomment « Ecritoire » et « Pauline». Dès le début, le ton est donné en Do M. Ce qui m’émerveille, ce sont ces C add 2 et Em7/ B, ces accords altérés de Duteil des débuts « qui nous grisent encore ». Malaxée et enrichie, la matière musicale de « l’Ecritoire » part imperceptiblement sur d’autres pistes, puis vers d’autres chemins à déchiffrer, vers d’autres rivages. Et la beauté se transmet précieusement. Au fil de la chanson, on croise Mokhtar Samba qui m’évoque tellement le batteur américain Steve Gadd et ses balais exceptionnels de subtilité et de délicatesse (on a la tête qui balance). C’est bien de le mettre en premier dans la liste des musiciens en cliquant sur « Share », vous l’aviez déjà fait sur ce blog dans l’article « On n’a pas fini d’être heureux… ». Ce rythme-là, à deux faces, est très beau, très musical, grâce aussi à la force de Rhani Krija (« roi du Kajinto et prince du Udu ») qui fait avancer la chanson de manière insolite. Puis la halte de l’élan de l’orchestration des cordes sur « l’humanité » est admirable. Un temps d’arrêt qui m’émeut et me ramène à la halte sur « Madame Sévilla ». L’ombre nonchalante de James Taylor est-elle présente sur ce titre ? Évidemment. Et le duo de guitares comme dans « Nos yeux se sont croisés » est d’une beauté fluide à couper le souffle. Il y a une circulation musicale prodigieuse des cordes qui nous hante ensuite des heures et des jours. La voix féminine (« la voix de nos différences ») de Dorsaf Hamdani qui lâche la bride, ne mérite que le respect. Que la fin de la chanson est belle avec sa douceur finissante. C’est « un lac de quiétude” qui reflète la nature profonde du mot « respect». Un grand soleil envahit mon ordinateur. Quelle patte messieurs Monbaylet et Duteil ! Immense JOIE.

» Posted By Thierry On 11 novembre 2017 @ 15:52

RESPECT : L’album est terminé !

Adishatz Noëlle et Yves, adishatz à toutes et à tous, on sait que ce CD gravé, ouvert sur la table mais pas encore « pressé », va nous offrir un moment de paix au tumulte qui nous entoure. C’est curieux, le silence qui le précède est déjà de vous. Comme un épanouissement d’arômes, un apprivoisement d’insaisissables odeurs de maquis. Espace de rêve, le voyage intérieur va bientôt pouvoir commencer. On n’a qu’une envie : insérer ce CD dans un lecteur, ouvrir cette malle au trésor et en exhumer toute l’ampleur de vos soins, tous les rites de votre savoir-faire. « Respect », un mot en attente, un mot comme une promesse de boisson pétillante, gazeuse de saveur sucrée et douce. On se frotte les mains, on rêve alors de châtaignes grillées et de « bourret » (vin nouveau), ce premier jus de raisin bourru qui coule comme la vie en Gascogne. Fin des vendanges, fin « d’une aventure artistique, humaine et affective exceptionnelle », le « bourret », comme les extraits de votre nouvel album terminé, en ces mois d’octobre et novembre, va pouvoir se déguster au chai et dans les foires « de semaine en semaine », « juste pour le bonheur ».

» Posted By Thierry On 10 octobre 2017 @ 15:13

Voici “Respect”…

Ah, le voici ! C’est vrai, cette émoticône « réinterprétée » est passionnante. Il y avait déjà sur la pochette de « Lignes de vie » en 1993 cette empreinte de votre main droite. Là, il y aura désormais vos deux propres mains, avec les quatre tâches bleu clair (« aux couleurs qui rappellent avec douceur celles de « Flagrant Délice » (comme l’écrit eMmA), pas loin de l’esprit de l’excellent visuel de la pochette « Touché » en 1997). L’esprit demeure. Tout semble converger dans une poésie silencieuse. A vrai dire, cette réalisation graphique révèle votre vraie nature. C’est une gestuelle qui a une âme et cherche à comprendre votre album, à le ravitailler et en même temps, c’est un signe extérieur de sincérité. On devine que vos doigts contiennent des parfums de miel et de chocolat qui émanent de vos dernières créations. Et lorsque désormais on regarde cette image, on dirait que vous êtes dans l’attente d’un esprit. « Laisse-toi travailler par les mains du Dieu potier, comme le rappelle Enzo Bianchi (Conversations spirituelles, tome 2, Bertrand Révillion). L’attente, c’est un rendez-vous essentiel à ne pas manquer». Quel bonheur, ce « pays d’avant » sur ce blog, quand toute la « part insaisissable immatérielle » d’un album est en train de se constituer ! On voit mieux l’extrême densité de tout cela. Je viens de regarder sur sites.arte.tv l’émission du 9 septembre à 23h15 en avant-première : Respect ! avec Raphaël Enthoven, Danielle Moyse https://www.arte.tv/fr/videos/072455-010-A/philosophie/ Formidable émission. « Moi toujours fume seul mais cigarette meilleure partagée »

» Posted By Thierry On 9 septembre 2017 @ 13:55

En clin d’oeil affectueux à Jeanne…

Hier j’étais… à Luxey. « Puisque les jours nous sont comptés / Je voudrais vivre à tes côtés ». « Prendre un enfant par le cœur / Pour soulager ses malheurs ». « Mes plus beaux souvenirs d’enfance / Dormaient là dans votre silence ». « Surprendre… / Cueillir ses mots comme des fleurs ». « Nos deux frères inséparables / Ont pu être et avoir été ». « Et du toit des maisons / Qui ferment l’horizon / Un morceau de la Tour / Dépasse ». « Mais je bénis le ciel / De t’avoir épargnée ». « Dans chacun des gestes de la vie / Je t’aimerai aussi ». « Quand je berçais tes rêves à la tombée du soir / J’essaie d’imaginer le cours de ton histoire ». « Il y a des jours où quand le jour se lève / On voudrait rentrer tout au fond d’un rêve ». « On croit que nos aînés ont vécu sans histoires ». « Que jamais rien ne pourra effacer ». « Traité plus bas qu’un chien / Laissé dans l’ignorance ». « Vivre en Argentine / Ou bien vivoter à Paris ». « Tout au fond de ton cœur / Je trouverais le mien ». « On dirait que le vent s’est pris dans une harpe / Et qu’il a composé toute une symphonie ». « Je n’ai pas l’ombre d’un pouvoir / Mais j’ai le cœur rempli d’espoir ». Le bonheur qui me possède à la pensée d’hier est une chose merveilleuse. Merci Yves.
Thierry

» Posted By Thierry On 15 août 2017 @ 10:18

On n’a pas fini d’être heureux…

Vous êtes hospitalier, vous nous invitez à partager votre intimité, vous disposez volontiers une chaise au premier plan pour que nous prenions le temps de nous asseoir, le temps de contempler un moment de détente en musique à notre tour. La chaise est là, devant nous, qui nous attend. Merci de nous faire partager cette “petite musique du silence”, nous, spectateurs du blog et de nous laisser ouverte la cour du studio (Et si la clé était ailleurs ?…) Tout se passe comme si nous faisions partie des familiers. “S’asseoir, un geste simple” (p.91)…

» Posted By Thierry On 5 avril 2017 @ 19:32

Et si la clé était ailleurs ?…

Je retrouve ce rayon lumineux dans votre dernier recueil de partitions en face le texte « Ma terre humaine ». La lumière qui vous éclaire est celle de l’intelligence parvenue au seuil de la trouvaille, à l’évidence du mot juste. Votre œil ne serait pas voyant s’il n’était frappé par ce rayon lumineux, comme par la baguette d’une fée. C’est « l’heure Duteil ». Il y a un espace de la réflexion.

» Posted By Thierry On 3 mars 2017 @ 18:09

Des rendez-vous…

Figurez-vous, Yves, Noëlle et tous les amis du blog, que je suis un peu enclavé, c’est vrai, un peu sauvage, aussi, et quasi perdu, enfoui dans mes campagnes étrangement lumineuses. Ah mais que j’aime cheminer dans le Lot et- Garonne et les Landes. Et m’engouffrer naturellement dans les terres gersoises ! Je goûte très fort cet or doux, ces foins très hauts, les images du pays vert.
Je suis dans un carrefour du Lot-et Garonne, des Landes et du Gers. « Trois fois rien ». Et comme une girouette, je me laisse aller au gré des vents. Le Phare des vagabondes s’allume déjà…
Ah Hélène, que c’est beau ! « Sensualité aquitaine », l’expression d’Yves tient bien le coup, je crois. Elle est impressionniste. Yves tient aux impressions. Toulouse, c’est une fleur fragile. C’est un peu indécis et c’est tant mieux. C’est une oscillation. Pour comprendre la pensée d’Yves, il faut s’installer résolument en son centre. Ses outils sont trop précis : plutôt la profondeur que la clarté. Ô Toulouse, sensualité aquitaine, où tout s’accorde et se rassemble. Correspondances !
Alors, le « Vent salé », Ô Bordeaux, la « douceur d’automne », Ô Toulouse s’imprègnent graduellement en nous. Comme une salutation de reconnaissance et de mystérieuse alliance. Un abyme d’altérité. C’est ça l’intuition, avec trois points de suspension bien sûr, entrelacées d’Occitanie et de Gascogne. Une science intuitive, une façon virginale de voir « Ô Toulouse », vers la simplicité du cœur, vers l’unité retrouvée.
A mes yeux, les pommes de Gascogne de Roda Gil, ce sont celles du Lot-et-Garonne, des Landes et du Gers. Et elles ont une « sensualité aquitaine », légèrement gasconne…
Mon pays, c’est le pays des lotus à la croisée des départements, pays caché sous les branches des pins et des chênes. Ici, c’est la somnolence sous le soleil écrasant, les promenades sur des sentiers qui fleurent le pin (Landes Aquitaine) et le foin (le Gers gascon), à partager et à dénouer dans un merveilleux tourbillon. J’aime aller tantôt d’un côté, tantôt de l’autre. C’est un pays « flottant ». Ça vibre aussi bien du côté de Labastide d’Armagnac, de Vianne que du côté de Fourcès et de Simorre. Les teintes peuvent offrir des variations, leurs valeurs sont voisines. « Les pierres blondes », les pierres ocre bronzent aussi vite que nous, c’est vrai. Ce pays échappe aux mesures, au dessin, il demeure sans nom (peut-être Bas-Armagnac), caché par des coteaux gersois et des pins landais. La merveilleuse sensualité de Bordeaux et de Toulouse réunie ! Cela passe les bornes. « Jusqu’aux mots qu’on dit pour se taire. » Formidable écriture d’Yves.
J’ai été sensible, très, aux différents liens. Lyorand (Lyobart et Engerand), Sullivia (Sullivan et Sylvia), Madeline (Madeleine et Micheline), c’est beau, ça n’existait pas encore ces prénoms mélangés (peut-être Madeline avec Caradec), (fr)agiles comme des jeunes pousses. Ça aussi, ça passe les bornes. Thierry

» Posted By Thierry On 1 juillet 2015 @ 8:50

Yves Duteil “L’essentiel” : sortie le 8 juin…

Vite un petit mot, Yves, Noëlle et tous les amis, sur « l’essentiel ».
Difficile de serrer mon admiration. Et mon enthousiasme va encore pécher par trop d’emphase.
Mais en vérité, on ne peut manquer d’être frappé par un double album fort qui se présente à la fois comme une volonté d’unité et comme une rétrospective admirable, d’une prodigieuse densité poétique. C’est votre 8e album de compilations, je crois. Il s’impose tout de suite avec sa construction de puzzle en offrant une plongée dans 11 albums enregistrés en studio.
Ainsi, j’écoute la riche liste de ces 24 titres et je m’émerveille de cet ensemble inexplicable, et cohérent dans ses chemins musicaux, dans ses 16 tonalités différentes, dans ses accords précis et fertiles.
J’ai compté jusqu’à sept chansons en mineur qui me bouleversent ; il faut en effet y voir sept gros ceps ; comment ne pas aimer les musiques de « Virages », « Le mur de la prison d’en face », « blessures d’enfance », « L’enfant poète », « Dreyfus » (le mystère de sol dièse mineur), « La tibétaine », « Si j’étais ton chemin », et faut-il s’étonner de jubiler en écoutant ces petites musiques inouïes qui touchent au centre de la cible et qui nous impose le silence ? Les yeux fermés on sait que la chanson est bonne. Ceci atteste du fait que vous recherchez la finition, non l’envergure.
A mes yeux, « L’essentiel » est un jardin au charme fou dans la chanson française. Vous avez élagué le « Parc Monceau », vous avez redressé les « Virages » (pas trop sinon la chanson ne veut plus rien dire), vous avez tuteuré « L’écritoire », marcotté « Dreyfus », bouturé « La tibétaine », palissé « l’opéra » et ouvert de larges perspectives avec « Prendre un enfant ». Par où nous nous évadons. Vous peaufinez, quoi.
Pas de problème de l’affûtage de la guitare, vous êtes, comme on le sait, un bon artisan. A ce titre, vous mettez vos initiales sur votre guitare comme sur un outil. Ici encore, une chanson neuve n’est rien, elle demande à être « faite ». Il en résulte, comme on le voit, aucune chanson du dernier album.
Ces « 2 CD l’essentiel » alternent une seconde position avec ses 9 tonalités musicales en majeur sur 17 où l’on sent votre passion pour les accords altérés, d’une beauté étrange, entre deux couleurs. Que c’est beau !
L’ensemble avance, musiques, paroles, et orchestrations au fil des années, de 1972 à 2008. Vous instaurez de la continuité entre 1972 et 2008, en 36 ans de vie. Dans l’esprit de « Before this World », vos musiques incarnent ce qui nous reste d’absolu.
Il me semble que « L’essentiel » vient aussi à son heure après « Flagrant délice ». Votre œuvre prend de la bouteille ! Vous avez sauvé l’essentiel ! Mais rien n’est perdu, je crois, pour les 4 albums qui ont disparu sous les branches : « J’attends », « la statue d’ivoire », « J’ai la guitare qui me démange » et « Flagrant délice ».
Un peu de travail, d’usure même, donne à certaines chansons leur vrai visage : « Des accords nouveaux, des phrasés plus étirés ou encore peut-être un tempo plus rapide à un endroit ou à un autre » Trouvé cette jolie vue de France.
Nous vivons des heures ensoleillées en ce moment avec aussi le dernier James Taylor « Before this world ». Ecoutant des extraits, je pense à Duteil comme jamais…
Salut amical à tous, Thierry.

» Posted By Thierry On 10 juin 2015 @ 11:55

“Du côté de chez Dave”, dimanche 15 mars sur France 3…

Salut printanier à tous de la « Maison bleue »,

Je reçois le journal Sud-Ouest du lundi 27 avril 2015, j’ouvre à la page 34, je lis d’un trait : « Quand j’écris mes textes, j’attache beaucoup d’importance au placement de la voix. Il faut qu’elle fasse partie du groove, que les mots épousent la métrique de la musique. Une chanson n’existe pas tant qu’elle n’atteint pas cela. Sinon, c’est autre chose, un poème chanté ou ce que tu veux. C’est un petit mécanisme qui tourne sur lui-même. Même sur un tempo lent, une chanson t’embarque si elle a le bon swing, le bon placement rythmique. C’est le « rebond », cher à Claude Nougaro, qui faisait rebondir la musique sur le texte et vice versa. »

Quelle grâce dans le propos de Francis Cabrel, et comme c’est beau, la relation qu’il établit entre le texte et la musique ; beaucoup de choses y sont ! Dans l’écriture réciproque, précisément avec la vôtre….

La naissance d’une chanson, ça me fait « rebondir » sur votre chanson Naître, je l’ai réécoutée du coup, et j’ai songé aussi à France, dans son bus en plein centre-ville, au prix existentiel d’une telle chanson…

« Au premier cri de ta chanson », c’est ça le « rebond », « le rayon de lumière qui s’est ouvert furtivement » pour France, la lumière légèrement tamisée dans mon esprit… Ah, Yves, vous avez gagné avec cette chanson, la belle est arrivée.

Très bon, très riche, très vif ; le printemps, quoi.

Allez zou, Galinette, aux muguets !T.

» Posted By Thierry On 1 mai 2015 @ 9:30

Chers Yves, Noëlle, Jean-Pierre et tous,

J’ai besoin de partager ce concert de James Taylor avec vous tous, « Du côté de chez James ». Ce matin, je boue de musiques, et ce qui reste du concert d’hier soir de James Taylor au Fémina à Bordeaux. Quelle rythme ! quelle finesse musicale ! Au sein du clan américain hier soir, il y avait Francis Cabrel, entraperçu à l’entracte ; « Bizarre, cette idée d’entracte de 10 minutes », c’est la phrase, en aparté, de Francis, pleine de respect, son expression entendue à quelques mètres de moi, devant la porte d’entrée du Fémina, destiné à un spectateur.
On passe du bruit incroyable de la guitare électrique qui nous bombarde douloureusement de notes contre l’intolérance, le racisme et l’antisémitisme (raz-de-marée d’émotion, tous Charlie) et déposée par terre à la fin du morceau comme morte, toujours avec beaucoup d’humour américain, à la petite musique du silence avec seulement un piano et un violon. Et le tour James Taylor 2015 est joué. Les chansons font mouche ! Toujours avec ce swing incroyable ! On a eu droit à deux nouveaux morceaux sublimes, « wonderful » moment, dès la reprise de l’entracte. Un conseil : ne manquez pas le prochain album pour bientôt ! La beauté qui se transmet avec cet artiste, il n’y a rien de meilleur. Pendant 2 heures et demi, James Taylor construit sa vision du beau, avec des musiciens hors pairs : Larry Goldings (piano), Steve Gadd (batterie), Jimmy Johnson (basse), John Pizzarelli (guitare électrique), sans oublier Arnold McCuller, Kate Markovitz, Valérie Carter (aux voix).
Autour de cet étendard James, je trouve que vous avez votre place, Yves et Jean-Pierre. D’abord, c’est un chanteur a à la P’tite casquette, qui ne se prend pas au sérieux. « Un poulet de gauche » dirait un enfant de Vincent Delerm ! « Comment ça, un poulet de gauche ! » (dirait Grand-Pierre), etc.
Je sais que vous êtes sensibles à cette graine de lumières. Au panthéon de mon cœur, vous y êtes évidemment tous. Il y a même Art Mengo. Vos chansons se croisent, complices.
Ma vraie richesse, c’est de me lever ce matin, porteur de l’héritage fabuleux de ce concert : des chansons de James Taylor à partager et à transmettre. Grâce à vous tous, je peux monologuer à plusieurs sur ce blog à part…
Quand je ferme les yeux, le calme des chansons de James et D’Yves reviennent pertinemment, bien sûr.

Thierry

» Posted By Thierry On 22 mars 2015 @ 10:42

Québec, le voyage…

Chers Noëlle, Yves et amis,

« Allez, on part ! », un petit peu avec vous. Comme j’aime bien ce Saint-Laurent, première photo, merveilleuse de beauté ; « La majesté tranquille du Saint-Laurent » écrivez-vous, et cette lumière du ciel, étrangement souriante, une sorte de « premier sourire du ciel » dirait Camus ou bien encore « un cadeau du ciel, inépuisable et gratuit » (on ne saurait mieux dire que vous-même) ; quel délice, n’est-ce pas qu’une sorte d’aquarelle de Folon avec l’eau pour refléter la lumière du ciel.

L’écriture de votre commentaire me passionne. « Le voyage est placé en permanence sous le signe de l’eau.» (phrase fascinante !) Il y est question de détails émouvants, de vos impressions personnelles de la meilleure eau, qui éclairent toute votre nature : le traversier pour franchir le fleuve (l’infinie grandeur de l’espace), le rocher percé, etc. Bref, voyager avec vous, c’est un peu partir en suivant le fil de l’eau, en pérégrinant des Îles de la Madeleine à Petite Vallée, d’Anse à Beaufils.

Je dérive ! Je me perds un peu dans les villages mais je ne me disperse pas. Du coup, je songe, précisément, à Vianne (47), à la Baïse (la rivière des « gens d’ici »), à l’automne 2012 dans le cadre du festival GEOJACLEO où vous aviez chanté, tout seul, loin de toute hâte. Beau moment. Dernier « spectacle (fr)agiles » qui lui donnait tout son prix. Montréal-du-Gers était tout près.

Après ce petit tour au pays de ma mémoire involontaire, revenons à ce village en chanson où j’imagine une chaleur, une atmosphère qui invite à votre récital et aux sourires, avec des heures pleines et riches de beaucoup de « mots » écoutés, chantés, où chacun compte. Ceci par exemple : « Les voix ressemblent aux cours des fleuves et des rivières / Elles répondent aux méandres, au vent dans les roseaux / Parfois même aux torrents qui charrient du tonnerre / En polissant les pierres sur le bord des ruisseaux », véritables tapis volants. Ces mots font tellement écho à la belle phrase de Camus dans la nouvelle Le désert : « le monde est beau, et hors de lui point de salut. » qu’au fond, je ne peux pas m’empêcher d’y voir un lien avec votre : « Je ne donnerais pas très cher de la peau du monde sans ces grains de beauté. » (Peut-on vivre sans beauté ?) Et d’y retrouver la même idée essentielle.

De toutes vos impressions personnelles, intimes, délicates, désintéressées, échangées et prodigieusement attentives, et tant d’autres choses, comme la belle lisibilité du tout : profondément merci. Ça fait du bien, un voyage au Québec, on se sent tout léger en portant vos mots à nos oreilles comme autant de coquillages dans lesquels on entend, et imagine « les gens de ce pays ».

Thierry

» Posted By Thierry On 30 juillet 2014 @ 18:44

Des nouvelles !…

Ce que j’aime dans votre bel article, c’est que vous rendiez aussi hommage à Etienne Roda Gil. « enfin des nouvelles nouvelles » (36 Front populaire). Les paroles d’une de ses dernières chansons s’intitulaient « Donne-moi de tes nouvelles » ; ça tombe plutôt bien avec « des nouvelles !… », titre tout trouvé ! Le ton de votre chronique me frappe vraiment : votre certitude et votre ferveur pour Etienne Roda Gil, Félix Leclerc et Bertrand Révillion. Cette force qui s’en dégage.

Quel soleil sous les branches ! Vous écoutez en Boucles (de Garonne) avec passion Terre de France mais on sent aussi que Julien (1973), l’album précédent, vous a profondément « touché ». C’est tressé ! C’est si riche, si fort dans la sensibilité. Il y a un cheminement philosophique et humain de cet homme, Etienne, qui vous ressemble. J’y reconnais une parenté, des « signes intérieurs de richesse ». Comme vous êtes proches ! Que dire de « La mine d’or » sinon que c’est aussi un prénom qui commence par N… Nadine, Noëlle… Toutes ces écritures se retrouvent. Je trouve magnifique votre phrase : « il a été englouti comme le « Radeau de pierre » dans le tourbillon du deuil de l’amour de sa vie. » Vous savez en parler comme peu de gens. Ara maria (J. P. Marcellesi/E. Roda Gil), ça doit être prodigieux ! Quant aux sept cents chansons déposées à la SACEM, vous m’en direz des nouvelles ! tout est bien.

Pourquoi donc « Poissons morts » nous fascine tant, vous comme nous tous ? la graine ou la graisse ?… Ces mots sont quand même, à priori, insensés ! C’est beau. C’est rare. La double lecture d’un texte, « c’est la cerise sur le gâteau » ! et je pense ici à une chanson en particulier de Flagrant Délice.

J’ai toujours pensé que Ce n’est rien était d’une fraternité musicale merveilleuse avec Nathalie pour son côté chant russe. Je regarderai « Hier encore » avec « plaisir et nostalgie ».

Et si je lisais cet été L’Etroit rivage du cosmos et Conversations ? Belles et prometteuses lectures. Du flagrant délice. Merci à Jean-Claude et à vous, cher Yves, pour tous ces petits conseils…

Thierry

» Posted By Thierry On 1 juillet 2014 @ 18:10

“La Parenthèse inattendue…”

Chers Yves et Noëlle, chers amis,

Pour moi aussi, chère Hélène et chère Nicole, quelle émotion cet extrait du disque de Daniel Lavoie et Laurent Guardo ! Mystérieuse alliance entre tous ces beaux instruments de la Renaissance, la poésie de Rimbaud et la voix, la présence de Daniel Lavoie. Exaltant. Et puis ce pont… “là sur le cours de la vie”…

Décidément, les duteillophiles, merci infiniment pour ce que vous êtes, pour ce que vous faites.

Je ne saurais vous dire combien j’aime aussi Jeanne Cherhal et de sa petite valse Comme je t’attends, la 7, de son dernier album. http://www.jeannecherhal.fr (écoute limitée à 30 secondes). C’est beau, cette lumière à la Duteil.

Thierry

» Posted By Thierry On 30 avril 2014 @ 19:39

Le Trianon : J-30 !

Chers Yves et Noëlle, chers amis,
Je ne cesse de repenser, en ce moment, à votre belle affiche dans le métro et à l’histoire de ce violoniste de génie qui s’était mis dans le métro de Chicago et avait joué des morceaux toute la journée. Et comme il jouait dans le métro, les parents passaient, ne faisaient pas attention au type ; il n’y avait que les enfants qui s’arrêtaient… j’aimerai savoir si les enfants s’arrêtent devant votre affiche…
Peut-être un peu comme les enfants, un certain nombre d’entre nous entendent quelque chose d’extraordinaire à travers cette affiche ; parce que notre perception n’est pas tout à fait recouverte par les préjugés de la vie quotidienne et de ce qu’il convient de penser d’un Yves Duteil qui traîne dans le métro… Carpe diem, Yves ! Youp (le cri barbare) ! ô capitaine mon capitaine ! Un rayon de soleil sur Paris, ça fait du bien !
Ferventes pensées de Noël !
Thierry

» Posted By Thierry On 27 décembre 2013 @ 8:00

Il était deux fois… Le Trianon

Chers Yves et Noëlle, chers amis,

Christ Church College, ça me fait penser un peu aussi à l’académie Welton aux Etats-Unis ! non ?
Messieurs les bannières ! tradition ! honneur ! discipline ! excellence ! ce sont bien là aussi les 4 piliers de cette université, non ?
Mais je ne vous imagine pas en train de faire votre « cours » : ouvrez vos livres à la page 21 de l’introduction… Lisons le premier paragraphe intitulé comprendre la chanson française…
Et là : un petit graphique… la chanson française sera notée très haut à la verticale aussi bien qu’à l’horizontale, etc …
Non (trois lettres de noblesse) ! je vous imagine en train de parler de la formidable écriture d’Embargo (Marc Estève / Art Mengo) avec ses « arpèges coton » ou de « la beauté de l’inconnu » de Et surtout (Roda Gil / Julien Clerc)…
Dites-nous, Yves, cette rencontre s’est-elle placée sous le signe de vos quatre bannières à vous : (fr)agiles, flagrant délice, profondeur de chant, petite musique du silence ? Peut-être que la centaine d’étudiants et de professeurs ont-ils rencontré alors un sorcier à Poudlard avec tout son abécédaire intime ?

Thierry

» Posted By Thierry On 19 janvier 2014 @ 10:53

Entrez ! Vous êtes au Trianon…

Cher Yves, chère Noëlle, chers amis,

J’ai regardé Vivement dimanche, votre interprétation du Temps presse. Cela m’a fait penser au Tribunal des Flagrants Délires, non « Délices », une sorte de réquisitoire prononcé par le procureur Pierre Desproges. La chanson est remarquable parce que dense, forte, en toute justesse. Si lourde dans sa légèreté. C’est marrant de vous boucher le nez à la fin ! c’est un sacré réquisitoire tout de même ! Desproges disait la même chose 10 ans plus tôt mais sur France Inter ! et comment comprendre la phrase de Roland Barthes : faire d’un sarcasme la condition de la vérité ? Oui, Le temps presse en est peut-être la parfaite illustration…
Je suis impatient que vous nous reparliez, très lentement, sans se presser, en prenant votre temps, de vos dernières chansons de Flagrant délices.
Et puis, plus j’y pense, plus je trouve que votre phrase « Je vous attends à cœur ouvert » prend une vérité somptueuse. Je me réjouis de vous retrouver sur ce blog à part. « Elle est retrouvée. Quoi ? – L’éternité. C’est la mer allée avec le soleil. » (Rimbaud)

Thierry

» Posted By Thierry On 27 juin 2013 @ 8:14

Une 13 heureuse année à tous !

Attentif à vos propos « explicatifs », j’écoute votre chanson avec une admiration de chaque instant. Elle est étrange, cette chanson qui nous fait penser que l’air est si important quand on le respire. C’est une chanson qui rôde un peu autour de « C’est le vent qui sonne à ta porte » (Jonathan). Une goulée d’air si lourde dans sa légèreté. Rien que la formulation du titre : Le souffle court, donne l’impression que l’air se refuse. Que la respiration est difficile. « Va t’en dire au vent qui t’amène » (Jonathan) fait penser à un même cycle qui se constitue naturellement. Comme un écho des changements de tons. Un froufrou d’éoliennes dans le vent matutinal. Qui est cette musicienne ? « Le vent pourtant c’est ta musique / tes soupirs et tes envolées ». On mesure ce qu’elle endure : « oublie le mal », « ton navire est encore à quai », « pour chasser les nuages noirs » (je repense à la chanson en image des Bonheurs perdus), on devient ultra-sensibles à tous les mots de cette chanson. L’air pèse alors de tout son poids. Je pense aussi au sens du titre : Dans l’air des mots qui rassemble les chansons de votre carrière. Mots, matière invisible, substance cachée comme l’air. Comme j’aime « le point d’orgue mélancolique / Aux silences de tes pensées » ! la tenue plus longue de la mélancolie ; les pensées qui n’ont pas de sons. « A tous les temps sur tous les tons » ; on se laisse entrainer par la musique de Jean-Pierre Marcellesi, avec ses beaux changements de tons en quintes justes : Ré Majeur, Fa Majeur, La Majeur ; tous ces airs, c’est gagné. L’air compte tellement sur un tel sujet. « Il me faut de l’air / De l’air et du vent » (Fais-moi des ailes). Ce vers : « Et tu te bats contre le temps » ; le temps, omniprésent dans l’ensemble des chansons du CD, me fait penser de plus en plus à une espèce de métronome sur la couverture de la pochette. Chaque chanson répond à tout l’ensemble, et l’ensemble appelle chaque chanson en particulier.

» Posted By Thierry On 5 janvier 2013 @ 7:43

Bienvenue au Palace en mai 2013 !

Cher Yves, quelle est puissante, lumineuse, intelligente, votre chanson Naître ! Évoquant cette chanson, vous écrivez : « j’ai tenté de ressentir dans ma chair…, éprouver…, mettre des mots… » J’aime cet élan ; ah mais qu’elle est confuse tout de même, cette perception du mot Naître. Vous parlez « d’improbable miracle », et on en est un peu éblouis, comme tout d’un coup, par la transcendance de Dieu et la bonté du monde.
Finalement, ça part d’où, la naissance ? Et le plus extraordinaire, choisit-on vraiment ? Je demeure à m’interroger ! Il y a une volonté quand même !
On vous sait, bien sûr, très attaché aux détails, à ces petites perceptions – qui sont votre marque de fabrique -, apparemment invisibles mais inconsciemment perçues par tout le monde. Et tout est là déjà dans le flagrant délice !
En tous cas, j’ai le sentiment qu’à la fin, « Naître au premier cri de ta chanson » est un vers important (Le Cri, le nom du tableau) ; il renvoie à « N’être qu’au premier mot de ta chanson » du début : c’est bien fait. Naître, c’est un peu une chanson nouvelle… « Et tout se mélange en un seul univers / J’avoue que parfois je m’y perds » (La musique et ma vie, 1984)
La naissance, c’est une synthèse. Mais Naître, c’est voir un milliards de choses ! C’est la nouveauté. Votre oreille s’attarde sur une infinie variété de perceptions de Naître, jusqu’à mélanger euphoniquement « Naître » avec « N’être » (la formule est résignée, pour le coup, peut-être une forme restrictive de Naître qui se lézarde).
Avec vous, c’est le monde en transparence !
« Ce superbe mystère », nous ne sommes pas capables de l’expliquer ! Et Naître, c’est aussi un peu le brouillard dans mon esprit !
Et cette formule de « Naître / A la lueur de ce « peut-être », c’est déjà inoubliable pour moi. Cette lueur. Je la regarde. Cette série de possibles en amont de la naissance. Que c’est beau !
J’aime aussi beaucoup ce que vous dites du « berceau de chair et de soie », de « et t’accueillir dans ta maison » Et je perçois « le mur de douceur et de paix » que vous bâtissez dans votre chair pour la naissance : c’est très bien fait.
Il y a aussi « le jour à la fenêtre » (le bureau corse n’est pas loin) du « mur de douceur », qui me plait beaucoup…
Je médite sans cesse, « le dos sur le sol » dans l’écoute de cette chanson en Do Majeur, tonalité toute simple comme Où vis-tu Pauline ?, mais avec des accords profonds ; on entend bien les basses pour déchiffrer la main gauche du piano (c’est bien mixé, bravo à Alain Cluzeau)…
Bref, votre principe conducteur, c’est de partir de Naître ou de N’être, et de décomposer ce qu’il y a à l’intérieur de cette synthèse qui est divisible à l’infini… Vous composez en décomposant ! c’est pour ça que l’on va vers la transparence quand on vous écoute !
Eh ! Bien voilà, délectation suprême, on glisse dans le flagrant délice dès la première chanson de l’album…
Lynda Lemay dont j’aime beaucoup l’écriture et la sensibilité, « peut-être » ne peut-on rien imaginer de plus doux que sa présence à vos côtés pour un joli duo sur cette chanson ! C’est encore à la lueur d’un « peut-être » que tout peut naître…

» Posted By Thierry On 6 décembre 2012 @ 11:36

“Duteil pris en flagrant délice”, par Norbert Gabriel

Le titre, je crois, s’éclaire à mesure que l’on va dans l’album, Flagrant délice…
Passé 41 mn à vous écouter…
Je mesure ce que je dois dire encore à cet album, au cours du temps.
Si vous saviez comme me touche Le Trésor de l’arc en ciel.
Je voudrais tellement que les critiques, Gabriel et les autres, voient l’unité de votre œuvre, les appels, les échos d’une chanson à une autre (l’âme de fond, j’y reconnais une parenté avec l’adolescente), cette tension qui fait agir vos textes, tous, dans la perspective d’un ensemble vivant et fort…
En lisant les quatre derniers vers du trésor de l’arc en ciel :
« Si on devait faire table rase / Et ne garder que l’essentiel / J’emporterais dans nos bagages / Le trésor de cet arc en ciel. »
Grande émotion (un diamant), Yves, vous l’aurez compris ; j’ai pensé à quelques uns écoutant cette chanson et lisant entre les lignes. J’aimerais prendre un verre dans un café un peu isolé et parlé, parlé de Maracaïbo, de James Taylor ou de Folon !

Thierry

» Posted By Thierry On 12 novembre 2012 @ 8:17

Au revoir, le studio…

Chers Yves, Noëlle, bien chers tous (j’espère que votre visite me vaudra, enfin, des précisions sur cette affaire !),

Où sommes-nous ? Le mystère sera-t-il bientôt percé ? Paris ? Montparnasse ? Saint-Germain-des-Prés ? Dans le quatrième arrondissement ? Dans le Marais ?…
Un quartier perdu ? Rive droite ? Rive gauche ? Paris est trop grand, trop fort ! Mon enquête policière risque de ressembler à une errance infinie ! Je marche un peu dans les pas de Modiano, en vain !… Je réfléchis, tout en jouant avec mon coupe-papier. Ça va se terminer par un ajournement ! Il est préférable de transmettre l’affaire à Scotland Yard pour le 5 novembre…
Voyons quand même cet indice. Je regarde la fresque avec intérêt. Cela me fait penser à l’enquête sur la perception, les goûts et les priorités d’action des gens. Accordons-nous donc deux minutes (Pour le plaisir de partager, février 2009) ; un visage intense, étrange : un beau visage, rebelle ; un dessin esthétique, une forte présence qui vous hante, une émotion passée par l’image ; quelle est cette jeune fille, pourquoi à cet instant ? je songe aux photographies de Martine Delerm (Paris l’instant) ; intrigué, vous regardez vers elle, vers la beauté ! Vous avez le temps à la mesure de votre émotion de prendre une photo ; cette force qui s’en dégage ! une silencieuse angoisse monte de la rue, une vie paralysée, un côté Dreyfus hors du temps…
Étrange situation ! Le visage révèle une angoisse existentielle ; mais surtout, un besoin de laisser une trace de la part de l’auteur ; couleurs comme du sang blanc, du sang noir, du sang rouge ; tag sur la gauche ; le dessin a été balafré par des traces rouge ; l’affaire est sérieuse ; image en vol ; là, on ne joue plus…
Hum ! on la remercie d’être là quand même cette fresque… une image qui a trouvé sa place par miracle dans cette rue de votre studio d’enregistrement ! Vous cueillez l’image avec votre appareil, puis on cueille l’image, on est cueilli ! Pas moyen d’y échapper !
Que faisiez-vous dans l’après-midi du 06 octobre ? Un album ? Hmmmmm…. ! Vous cueillez tellement de choses au mixage à longueur de journées en ce moment ! Je n’arrive pas à comprendre : quel rapport peut-il y avoir entre vous et l’image ? Cadeau minuscule que vous n’attendiez pas ? Métaphore implicite ?
Voyons un petit effort ! le commentaire d’image a une fonction philosophique ; essayer d’attirer la matière d’une réflexion ; donc, on l’écoute, on lui parle ; le réel est fourni de questions ; on est capable de réfléchir et de s’intéresser à toutes les vérités ; la fresque vous parle, vous lui répondez ! cela change peut-être légèrement la perspective de mixer votre album ou bien cela rentre en résonance en profondeur avec une de vos nouvelles chansons… sûrement pas une coïncidence.
Juste ciel ! Qu’est-ce que ça révèle ? Il s’agit d’une image qui nous dévoile un monde ; tellement proche de nos cœurs, de nos sens, de nos peurs. Ça me fait penser à l’émission de philosophie sur Arte de Raphaël Enthoven…
Je remets mes lunettes. L’indice, il est très bien fait ! Trop bien fait, même ! Avec cet indice, vous faites partie du monde, plein de traces, qui vous touche profondément ; vous le prenez pour ce qu’il est, pour ce qu’il a le mérite d’être ; une signature énigmatique, en haut : vote 909 (mais à l’envers pour le dernier chiffre) ; voilà une précieuse indication ! Je vais essayer d’en tirer parti (mais pourquoi souriez-vous ?).
Déduction : tout cela nous attache à vous, à votre travail de dire ce que nous éprouvons… on regarde mieux ! L’automne s’installe dans la lumineuse douceur du bleu du pont…
Mais il nous faut être discret ! L’arrivée de l’album est imminente ! La police s’y consacre déjà au maximum. Assez joué monsieur Duteil, on va vous écouter !

Le sergent Thierry en mission (soupçonneux de nature)

» Posted By Thierry On 9 octobre 2012 @ 7:11

Au studio, en flagrant délice…

Chers Yves, Noëlle, bien chers tous,

Ça y est ! Nous voici enfin devant la pochette : la photo est superbe. Quel est ce lieu étrange ? On ne saura pas. On aimerait savoir… Cet incroyable endroit sous un pont de fer (comme le devine Marie). Il y a quelque chose de religieux (je le redis comme Marie-Hélène, Daniel, eMmA)! Je songe aussi curieusement à Sur la route de Madison, avec Eric Vernazobres en Robert Kincaid sous le pont Roseman…
Une photo délicate et flagrante comme un tableau. Une profondeur. Une puissance des volumes dans la géométrie du pont. Bref, une belle photo. Riche, sereine, énigmatique et fascinante d’Eric Vernazobres.
Votre idée me touche à tous les deux. Mais pourquoi êtes-vous là ? Comment tomber dans un tel endroit ? Un enfant pourrait découvrir ce lieu étrange par hasard ! Vous êtes à une certaine hauteur. La Tour Eiffel ( peut-être que vous avez raison, Roseline, « monté chaque jour d’un étage » pourrait aller dans ce sens) ? L’idée que vous avez un certain recul sur les choses est magnifiquement suggérée !
Quel est l’enjeu de cette pochette ? Il y a beaucoup de choses à dire. Il y a un écho léger avec Le petit pont de bois (bien vu, michelle) ; redonner du poids aux choses avec ce pont cathédrale ; un bateau pour partir ; une barque de lumière (zone lumineuse et dominante au centre, sur votre présence). Un vent d’enfance. On vous sent libre de votre temps ! regardez-vous en arrière ou sur le côté ? Inquiétude avec l’ombre qui gagne ; mais c’est la lumière qui nous attire en raison de la perspective ! On est sous un pont impressionniste à la Cézanne. Et dire qu’il y a toutes vos chansons nouvelles dans cette pochette !
Votre regard glisse dans une direction, les mains, les pieds dans d’autres… il y a du silence. Votre présence est bien visible ; le pont scintille ; c’est prodigieux. Je me calme. Bref, c’est une réussite. Le jeu des vibrations lumineuses souligne la légèreté, les rêves à partager ; la liberté est dans l’enfermement de ce pont ! Future affiche (peut-être) à préserver dans notre petit musée. Ce qui demeure, ce sont les reflets de lumière. On l’habite déjà, cette pochette. Ah, j’oubliais : je vote pour des extraits de chansons au compte-gouttes comme des reflets de lumière…
Thierry

» Posted By Thierry On 2 octobre 2012 @ 12:47

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