Dix huitième jour de studio… Déjà toutes les chansons sont “dans la boîte”, instruments et voix… Ce n’est pas terminé pour autant, puisque le mixage reste une longue et minutieuse étape… Nous avons eu de belles surprises. Des morceaux “piano” sont devenus “guitare”, certaines des chansons ont peu à peu induit des choix inattendus, et orienté la musique vers des couleurs différentes… et savoureuses. Je me sens totalement chez moi dans ces chansons… Depuis les premières maquettes “piano-voix” et “guitare-voix” se dessinait un univers acoustique que j’ai pu traduire en fidélité absolue aux intentions de l’écriture. Mais avec aussi une conjugaison de talents associés, qui ont embarqué dans le rêve avec brio et virtuosité, nous avons monté chaque jour d’un étage, avec délectation… Mais d’abord, et en prélude à la sortie le 5 novembre prochain, voici le cadeau du jour : le visuel de l’album.
Je dois rendre hommage aux artistes de cet album, je vais donc vous les présenter ici, en commençant par Guillemette Gobbi et Yann Leuvrey (Bronx), artisans talentueux de cette pochette dont Eric Vernazobres, délicat magicien des lumières improbables, a fait les photos… Alain Cluzeau, le réalisateur, dont l’oeil vigilant nous cadre, et dont l’écoute donne le LA pour nous garder dans la bonne ligne, dans la bonne prise, il est le garant de la concentration de tous, de l’émotion préservée… et du temps respecté. Voici aussi Thierry Faure. C’est lui qui supervise la rigueur musicale de notre inspiration débordante. Il joue les pianos, traque la note hors sujet, souligne l’accord judicieux, mais compose aussi la partition de chacun des musiciens, comme pour le quatuor à cordes, enregistré hier, et qui nous a mis les larmes aux yeux. Bertrand Commère, qui accompagne entre autres Bénabar et Marc Lavoine sur scène, est venu apporter la dentelle de ses guitares en pickings, mais aussi les couleurs sonores particulières du dobro, du banjo et de la guitare électrique jazz en harmonie avec mes propres arpèges. Ilan Abou, (basse et contrebasse), a su trouver des chemins subtils pour envelopper de graves les morceaux les plus légers, et poser des notes aériennes en contrepoint de la profondeur dans certains autres. Les percussions et la batterie étaient délicates à jouer, car elles n’ont pas beaucoup d’espace dans cet album, mais elles avaient un rôle important, car leur discrétion exigeait une précision plus grande encore. C’est Paul Jothy qui les a superbement posées en effleurant les peaux, l’âme au bout des doigts… Une nouveauté, dans cet album, un morceau instrumental… Superbement interprété à la guitare acoustique par Philippe Desbois. Une belle surprise que nous avons décidé d’intégrer, pour le plaisir… Hier, la journée était consacrée à l’habillage des rythmiques par des bois et des cuivres, joués comme un souffle de fraîcheur bienfaisant par Stéphane Chausse, qui a improvisé sur sa clarinette un chorus vertigineux pour le clin d’oeil d’une chanson malicieuse, et le quatuor à cordes, avec Christophe Guiot et Elisabeth Pallas (violons), Antoine Di Pietro (alto) et Philippe Nadal (violoncelle), qui nous ont offert en final, une émotion magistrale, et quelques larmes à la clé… Le tout sous l’oeil vigilant d’Estienne Boussugues, qui fait jongler nos pistes sur le fil de sa souris magique, avec une précision à couper le souffle… Il nous reste demain à enregistrer un dernier trombone (Denis Leloup), et la fête sera complète… Une fête, vraiment, où je me rends chaque matin la joie au coeur, et que je suis heureux de vous faire (un peu) partager ici, avant de vous en offrir les douze titres, bientôt, en flagrant délice…
Et pendant ce temps, présente sur tous les fronts, toujours discrète et attentive, Noëlle veille activement sur notre petit monde en effervescence, pour coordonner tous les dossiers qui composent, comme un puzzle grandeur nature, la mosaïque complexe de toute cette apparente simplicité…
A très bientôt, pour d’autres (bonnes) nouvelles…
Commentaires récents