Solu Maï, jamais seul (Jean-Pierre Marcelles)

Jean-Pierre Marcellesi - "Solu Maï, jamais seul" -  CD (2008)

"Solu maï". Jamais seul...Voilà enfin l'album tant attendu de notre guitariste préféré, qui arpège à deux doigts  comme Django, écoute James Tayor en boucle, et  nous offre sa voix et son coeur en  morceaux choisis. Dès la première chanson,on sait que ses racines sont ancrées dans un port de sa Corse natale, puis l'oiseau s'envole et nous entraîne dans tous ses ailleurs de rêve ou de révolte où les musiques s'entremêlent en partages d'amitié. Perfectionniste inspiré, il installe des climats étranges, compose des mélodies subtiles, d'une apparente simplicité, d'une rare beauté, qui  vous saisissent à l'oreille et ne vous quittent plus. L'album, dans sa diversité, est le reflet fidèle de son inspiration foisonnante, de sa voix magique en liberté sur paroles, dont le timbre s'affranchit de toutes les pesanteurs mais pas de la gravité qui  nous plaque au sol. En duos, en solo, en cadeau, quand la Méditerranée lui vague à l'âme, sa chanson nous parle au coeur...

Les titres :

01 - Peut-être qu’un jour
02 - Fiore di Maggio
03 - Hosanna
04 - La canzona del sole
05 - Moru Biancu e blu
06 - In canta te
07 - Io con te
08 - Vaghjimu in portu
09 - Cancale
10 - Scei qui nell’anima
11 - Solu maï
12 - Paci

“Solu Maï”. La sortie de ce second album est un évènement artistique majeur pour tous ceux qui ont un jour (ou une nuit…) rencontré la voix et le talent de Jean-Pierre à travers un concert, une soirée magique partagée au son de l’amitié. Corse jusqu’au fond de l’âme, tourné vers le large pour s’ouvrir aux musiques d’ailleurs, il a poli son album comme un miroir à facettes, qui renvoie la lumière d’où qu’elle vienne, en jouant sur le noir et le blanc qui donnent leurs couleurs à ses racines multiples. On se sent transporté vers tous les Sud qui lui font perdre le Nord, de l’Afrique du Cap Vert à celle du Maghreb, de ses berceaux méditerranéens où son père lui a donné la musique en héritage, aux sources fraîches de la musique d’aujourd’hui, où ce remarquable mélodiste puise avec bonheur.

Nous avons beaucoup partagé tous les deux sur la scène et au quotidien. Même si nos guitares croisent le fer avec passion, même si l’amitié guide ma plume aujourd’hui pour évoquer son disque, c’est l’artiste dont je salue l’ouvrage, qui serpente loin des sentiers battus. Les chansons sillonnent de rivages en visages, résonnent de bruits de guerre et d’espoirs de paix. La musique est un arc en ciel, les textes chantent corse, italien, arabe… et français.

Les mots dansent, une voix s’élève au dessus du maquis : “Solu maï”. Jamais seul…