Avant même notre départ de Paris, nous sentions que cette tournée 2019 au Québec promettait d’être un grand souvenir… La tonalité des entretiens par téléphone avec les journalistes en prélude à notre venue augurait bien de l’accueil qui nous attendait, mais je n’imaginais pas autant de bonheur concentré sur ces six semaines de concerts. Beaucoup d’entre vous nous ont suivis sur les réseaux sociaux jour après jour, à travers les échos, les instantanés, les articles, les vidéos. Je vous invite cette fois à partager en coulisses cette équipée québécoise. Le temps m’a manqué depuis notre retour  de cet itinéraire d’un artiste gâté, il nous fallait un peu de recul aussi, pour digérer, déguster, et restituer ce chemin d’affection et d’estime réciproques qui nous attache au public du Québec.

D’étape en étapes, ce lien s’est approfondi, enrichi de nouvelles complicités, avec l’impression d’être ici en famille. Le Québec a offert l’hospitalité à mes chansons, et nous nous sommes affranchis de l’Atlantique qui nous sépare pour en faire un voyage qui nous unit.

J’imaginais pouvoir écrire sur le Blog une sorte de journal de tournée, mais l’espace m’a manqué pour poser des mots sur ces images,sinon quelques lignes hâtivement lancées sur Twitter et Facebook, et “l’égo-portrait” (le “selfie” au Québec) que nous avons fait chaque soir en complicité avec le public. Mais comme nos portables nous permettent de saisir des moments volés, voici une petite galerie, “juste pour le fun”… (glissez la souris sur les photos pour voir la légende)

Aux côtés de Philippe Nadal (à G.), qui m’accompagne depuis plusieurs décennies au violoncelle avec une incomparable sensibilité,  Jacques Roy (au centre) et Dominic Cloutier (à D.) ont traduit chacun à leur manière, mais toujours avec subtilité et précision, les intentions musicales que nous avions longuement élaborées en France avec Philippe, Gilles Bioteau et David Mirandon (contrebasse et percussions). Depuis plus de trente ans, Michel Colin assure le son et la régie générale du spectacle, comme un miroir technique et artistique parfait, et pour compléter cette équipe franco-québécoise, Louis Morisset a reproduit au plus près la création-lumière  française originale de Julien Bony, inspirée du vitrail, en projections de transparences et de couleurs.

Le décor posé, nous n’avions plus qu’à entrer en scène…

Enfin presque, car nous avions par chance en coulisses la vigilante bienveillance de Noëlle sur notre petit groupe qui peu à peu sous son influence, s’est soudé comme une famille… Le public est sensible je crois à cette authenticité sur la scène, au plaisir d’être là, enveloppés de poésie et de musique partagées.  Un mois et demi ensemble, rien que du bonheur.

Nous avons été surpris tout au long de cette tournée par le lien étroit entre le contenu des chansons et sa perception par la presse, le public, les diffuseurs, au fil des entrevues et des concerts. A travers l’accueil que nous avons reçu, je ressentais plus que jamais le respect ambiant et l’intérêt suscité par ces “quarante ans ” d’amitié en chansons…

La Francophonie s’invite au Parlement du Canada

Un message humaniste a parfois besoin de temps pour faire son chemin, et sans doute sommes-nous parvenus au confluent d’un monde en mutation, en quête de ses essentiels. C’est ce que j’ai ressenti dans un épisode inattendu lors de cette tournée, quand la langue française a rassemblé l’ensemble de la classe politique du Canada, que d’ordinaire tout sépare… A l’invitation de Mélanie Jolie, Ministre des Langues Officielles, nous avons été invités par le Gouvernement Fédéral à participer à Ottawa à la Journée Internationale de la Francophonie. Lors d’un petit déjeuner officiel,  après une intervention improvisée sur l’identité francophone et sa dimension planétaire, j’ai chanté “La langue de chez nous” a capella pour les diplomates francophones des quatre coins du monde invités par la Ministre, puis nous avons suivi Denis Paradis, député de la circonscription de Brome-Missisquoi, jusqu’aux gradins réservés au public à la Chambre des Communes du Parlement canadien. En présence de Justin Trudeau, chaque député pouvait rendre brièvement hommage à la francophonie. Voici l’intervention surprenante de Denis Paradis…

A l’issue de ce discours-hommage à “La langue de chez nous“,  nous avons vu se lever tous les députés du Canada, opposition et majorité confondues, et se tourner vers nous pour applaudir en direction des gradins, où nous étions pétrifiés par l’émotion… Justin Trudeau, Premier Ministre, est venu nous saluer à la fin de la séance. Inoubliable séquence qui concrétisait  notre désir d’unir ceux que tout sépare, culture, langue, religion, vécu, opinions, couleur de peau, histoire, tendance ou tradition, autour de ce qu’ils ont en partage. Jusque-là, la survie du français s’était focalisée principalement autour du Québec, mais la suppression de subventions aux francophones de l’Ontario a provoqué un tel tollé de la part des intéressés qu’il a élargi soudain la revendication territoriale du respect à la langue française à toutes les communautés francophones du Canada. Cette invitation résonnait comme une réponse du Fédéral à la prise de conscience du fait que le français, enjeu culturel, concerne la francophonie tout entière, et plus de 270 millions de francophones à travers la planète…

Petite visite guidée…

Lorsque nous arrivons dans une salle de concert, nous prenons possession de la scène, que les techniciens ont déjà investie pour installer le matériel et les éclairages. Les salles sont plus belles les unes que les autres. Voici quelques unes d’entre elles, telles que nous  les découvrons à notre arrivée…

L’Anglicane, à Lévis (ci-dessous), est une ancienne église transformée en salle de concert…

Et pour notre premier concert, tout aussi atypique (ci-dessous) l’Eglise de Châteauguay…

La balance quotidienne nous permet de nous régler sur l’acoustique particulière de chaque lieu. Michel Colin, notre orfèvre du son,  est aussi le sonorisateur attitré des concerts de Phil Collins. En tournée, notre horaire est serré, entre voyage, répétition, repas, concert, en phase avec les rendez-vous de promotion calés par l’équipe en amont, pour la presse ou la télévision locales, et des conférences-débat les jours de relâche (à Québec et Montréal).

Les moments de détente sont  grandement appréciés…

 

 

 

Moments forts…

Parmi les moments les plus intenses de cette tournée, chaque soir, “La langue de chez nous” (ci-dessous, à Longueuil, captée par Noëlle au bonheur des coulisses…)

 

Et puis Saint-Pierre, pour trois concerts…

 

Ma guitare et le violoncelle de Philippe vont voyager en cabine, sous très haute protection…

Imprévus…

 En approche d’Halifax, notre première escale, la brume rendait nulle la visibilité au sol. Tout près d’atterrir, notre avion a dû faire demi-tour et regagner Montréal. L’équipe a embarqué à nouveau le soir en ordre dispersé, direction Terre-Neuve, où nous avons passé la nuit. Le lendemain matin nous avons embarqué pour St-Pierre, mais nos bagages étaient partis par erreur à Halifax… Tout est rentré dans l’ordre, et nous avons chanté comme prévu à St-Pierre, comme si de rien n’était…

Le charme de Saint-Pierre

 

 

Merci pour cette superbe aventure. Nous n’oublierons jamais votre accueil, le partage de ces émotions, sur scène comme au quotidien, ces rencontres nous ont amarrés au Québec comme un navire au port d’attache… Martin et Martin (oui, il y en a deux), Claudia, Sophie, Audrey, toute l’ équipe Martin Leclerc Productions, Pierre et Ibrahima pour l’assistance numérique tout au long du voyage, François Marion , qui nous a accompagnés avec talent à la contrebasse pour les concerts de Saint-Pierre, Monique et Daniel pour le studio Opus, merci à vous tous d’avoir ouvert la route à ces moments rares…

Respect …🙌

Yves et Noëlle

 

Presse, entrevues TV / Radio / Web, suivi numérique et liens vers les articles liés à la tournée  : voir l’article du 19 mars 2019

Québec, la Belle Aventure !

et FaceBook officiel Editions de l’Ecritoire

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