Un partage inattendu, un moment de grâce… Notre concert “Flagrant délice”, ouvert à tous publics a eu lieu le 30 avril à Sarcelles. La veille,  dans l’après-midi, les enfants, du CE2 jusqu’au collège, étaient entrés sagement dans la Salle André Malraux, sous la conduite de leurs institutrices et de leurs professeurs. Ils avaient préparé la rencontre à l’initiative du Centre Culturel, dont la directrice, Fabienne Fontanelle, avait imaginé le principe, en concertation avec la mairie et les équipes enseignantes de la ville, les enfants étudiant les chansons de leur choix, préparant des questions sans formalisme, librement. J’avais composé pour l’occasion un concert unique, mélangeant anciennes et nouvelles chansons pour offrir à ce jeune public une heure quinze de musique, suivi d’une heure d’échanges en liberté sur paroles… Le résultat fut surprenant, à la hauteur du travail accompli en amont avec les élèves. Un régal.  D’abord, j’ai eu un réel plaisir à renouer avec des chansons que je n’avais pas chantées depuis longtemps, “Le petit pont de bois”, “Le Cirque,”, “l’Opéra”, “La maman d’Amandine”, mais aussi de plus récentes “Si j’étais ton chemin”, “Avoir et Être”, “La langue de chez nous” ou “Pour les enfants du monde entier”… les chansons s’enchaînaient sur la trame d’une histoire dont le jeune héros, sur le chemin de son école découvrait un violon magique, égaré par l’illusionniste d’un cirque ambulant qui avait dressé son chapiteau dans la ville voisine… Un itinéraire poétique semé de surprises et  souligné par le talent des quatre musiciens qui m’accompagnent… Un dernier salut, puis vint le moment des échanges avec la salle. Des questions pertinentes : “Quand vous chantez, comment faites-vous pour gérer à la fois le chant et la guitare ? ” ou plus surprenantes : ” Vous n’auriez pas envie d’être célèbre ?” (rires des grands…) Et là, nous avons engagé un passionnant dialogue  autour de la transmission, sur la différence entre célébrité et notoriété, la postérité (ou non) des chanteurs, en passant par Youtube, et qui s’est achevé par un magnifique : “Mais non, vous ne serez jamais oublié, puisque nous on est là”… La mémoire vivante, mon credo. La transmission. Contrairement à la légende, je n’ai jamais écrit de chanson “pour les enfants”. Ils les ont adoptées, spontanément ou sous l’influence des adultes qui les entourent. C’est un privilège qui ne se construit pas. J’y suis très sensible et je l’assume pleinement. Cet après-midi, à Sarcelles,  je l’ai goûté  avec un rare bonheur… ” Peut-être avez-vous, aujourd’hui, découvert et aimé ne serait-ce qu’une de mes chansons ? Alors vous deviendrez à votre tour des passeurs, comme vos parents ou vos enseignants qui vous ont conduits jusqu’ici pour me rencontrer…”. J’ai confirmé aux enfants que ce Théâtre accueillait à la fois des artistes de talent et de renom,  et …même certains autres, qui n’étaient pas célèbres 🙂  Les enfants ont demandé s’ils pouvaient chanter avec moi . Et comme je ne me souvenais plus des paroles, je les ai accompagnés à la guitare sur “Tous les droits des enfants” . Ils la connaissaient par coeur. Ce 29 avril à Sarcelles, en toute humilité, j’avais rendez-vous avec la postérité… Il y avait des enfants et beaucoup de bonheur à la clé. Ça donne envie de renouveler l’expérience…

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